Exciser une femme c’est atteindre son intimité. C’est encore toucher à sa plus profonde dignité. Aussi cela fait au moins 30 ans que des combats contre ces pratiques sont effectuées au Sénégal voire dans l’Afrique. Des victimes se comptent en grand nombre. C’est d’ailleurs en plus de décourager la pratique, il faut penser trouver un nouvel espoir pour les victimes.
Pour le docteur Seynabou Ba, conseiller technique au ministère de la santé et de l’action sociale d’une activité intersectorielle, il faut que les personnes qui ont subi l’excision bénéficient de réparations
« La réparation qu’on leur propose sera physique mais morale et psychologique. Il faut qu’elles soient au courant, et sensibilisées sur la possibilité de retrouver leur dignité. Il y a 20 ans un seul urologue faisait bien ce travail, aujourd’hui dans les cabinets les praticiens assistent les victimes ». Pour le professeur Serigne Magueye Gueye dans la sexualité féminine, le clitoris est l’équivalent de la verge chez l’homme. C’est d’ailleurs ce qui est sectionné pendant l’excision, aussi les préparer psychiquement et réparer leur dignité serait la bienvenue.
Au Sénégal, la proportion de femmes âgées de 15 à 49 ans est passé de 28% en 2005 à 25% en 2014 et à 24% en 2015 avec toutes des disparités régionales. Kédougou, Matam Sédhiou Kolda Tamba Ziguinchor sont les plus touchées. Cependant des progrès notables ont été obtenu ces dernières années entre 2013 et 2015, la prévalence de l’excision chez les filles âgées de moins de 15 ans est passé de 18%) 14,6%.
Cette pratique s’adosse sur un ancrage culturel, parfois même c’est fait au nom de la religion. Elle est perpétuée par les mères de génération en génération, une pratique préjudiciable aux femmes. « C’est une violation des droits humains, beaucoup de petites filles n’ont pas grandi parce qu’ayant succombé à une hémorragie consécutive à l’excision.