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Procés Bassirou Faye: Un nouveau coupable désigné

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Le procès en appel du policier Sidy Mohammed Boughaleb, présumé meurtrier de l’étudiant Bassirou Faye, tué en 2014, à l’Ucad lors des affrontements entre étudiants et force de l’ordre se tient à la Cour d’appel de Dakar. Condamné à 20 ans de travaux forcés et 50 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts, Sidy Mohammed Boughaleb a interjeté appel pour contester la décision. A la barre, le policier présumé meurtrier de l’étudiant continue de clamer son innocence. Il rejette l’accusation portée contre sa personne en déclarant qu’il n’était pas sur le théâtre des opérations au moment où Bassirou Faye a été tué. Mais, il a été démenti par Sette Diagne, considéré comme le témoin principal dans cette affaire. Dans sa déposition devant les juges, Sette Diagne persiste et signe que c’est Boughaleb qui a donné le coup fatal au défunt étudiant. Il dit l’avoir identifié depuis le premier jour même si, entre temps, il a perdu du poids.

Le policier Saliou Ndao accusé par un RG

En effet, si Sette Diagne a chargé l’accusé, les autres témoins l’ont déchargé. C’est le cas du commissaire Ndiaga Diop, qui a dépeint Boughaleb comme un policier discipliné et professionnel. D’après le commissaire, il ne dispose d’aucun élément pouvant attester que c’est l’accusé qui est l’auteur des faits qui lui sont reprochés. « Aucune des armes que détenaient les policiers ce jour-là ne manque de munitions. Je n’ai aucun élément qui peut me conforter qu’il est impliqué dans la mort de Bassirou Faye », a déclaré le commissaire. L’agent de police Pape Sarr Gueye a abondé dans le même sens pour blanchir l’accusé. Selon lui, ce dernier n’était pas à l’université au moment où on évoquait la mort de Bassirou Faye. « Il était blessé et était parti se soigner » dit-il. Mais, pour le président de la Cour ces déclarations ne sont pas conformes à celles de l’enquête préliminaire. Le policier Tombon Oually, arrêté en même temps que l’accusé avant de bénéficier d’un non-lieu total a également essayé de décharger son camarade. Idem pour le policier Saliou Ndao qui a indiqué qu’il ne savait même pas que Boughaleb était sur les lieux du crime au moment des faits. « Je ne savais même pas qu’il faisait partie du service. Je l’ai su à l’école de police », soutient-il.

Pour sa part, Nourou Mbaye, agent de renseignement général a donné une autre version qui semble charger Saliou Ndao. « Ce jour-là, j’étais à l’école police. Des policiers, en groupes, étaient en discussion. Ils disaient que c’est Saliou Ndao qui avait tiré. Je ne sais pas lequel d’entre eux l’avait dit mais la rumeur courait et je m’en suis ouvert au chef.

Boughaleb, l’agneau du sacrifice, selon son avocat

Ayant interjeté appel, les avocats de la défense ont plaidé en premier. Ils ont sollicité l’acquittement pur et simple. Selon Me Seydou Diagne son client a été condamné en première instance sur la base de simples déclarations d’un témoin qui s’est acoquiné avec les enquêteurs. Ce qui, à ses yeux, est contradictoire aux principes du procès pénal qui exige la matérialité des preuves avant d’entrer en voie de condamnation d’une personne.

Pour sa part, Me Bidjele Fall a contesté la peine qui a été infligée à Boughaleb en première instance qu’il juge injuste. Pour lui, l’enquête n’a pas été menée dans les règles de l’art dans cette affaire et l’expertise balistique n’a pas été menée convenablement. Ce, d’autant plus que toutes les armes n’ont pas été fournies y compris celle qui a tué le jeune étudiant. « Le parquet n’a pas fait travail convenablement. Il devait suivre de bout en bout le travail de l’expert et 
veiller à ce que toutes les armes soient remises à l’expert.

Ainsi, on allait connaitre le propriétaire de l’arme qui a tué Bassirou Faye. L’expert a examiné l’arme de Boughaleb et ce n’est pas cette arme qui a tué l’étudiant. Il fallait trouver un coupable et on a fait de Boughaleb l’agneau du sacrifice pour expier un crime qu’il n’a pas commis », a dénoncé la robe noire qui plaide l’acquittement pur et simple à titre principal et subsidiairement l’acquittement au bénéfice du doute.

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