Le pétrole ne se mélange jamais avec l’eau, il remonte à la surface. Cela veut dire que, même si on cherche à nous faire comprendre que les exploitations se déroulent à plusieurs kilomètres en profondeurs, le liquide qui s’échappe dans l’eau, va suivre le courant. De vague en vague, il finit à la plage. Mais aussi au niveaux des côtes qui sont des zones où les céphalopodes se reproduisent. La cohabitation des hydrocarbures et de la pêche est exposée à des risques visibles qu’il faut prendre en compte. La clarification est de Mamadou Lamine Diagne consultant à IE (industries extractives). Il s’exprimait en marge d’un atelier de Formation sur les Normes et impacts Environnementaux et Sociaux de l’Exploitation des Hydrocarbures au Sénégal organisé par Oxfam. Le consultant parlant des conséquences voire impact, note la destruction de ces espèces mais aussi, leurs physionomies qui peuvent connaitre des modifications.
A ce changement, s’ajoutent, leurs cycles de vie et de reproductions. « Il faut donc profiter d’une modification du code de l’environnement pour y intégrer, certaines exigences, modifier l’arsenal juridique et donner des moyens aux services techniques. Cela, pour un suivi et un outil environnemental effectif. Pour le moment on en est à la phase d’installation mais l’impact est là et, est réel. Il faut donc renforcer les moyens et budget du ministère de l’environnement »
Dans la même dynamique Mamadou Lamine Diagne affirme que le hic se trouve au niveau de l’arsenal juridique. « Le code de l’environnement dont nous disposons actuellement est antérieur à la découverte pétrolière. Cela voudrait tout simplement dire que le code ne prend pas en compte ces enjeux » dit-il.
Et de poursuivre, les impacts relatifs aux opérations pétrolières apparaissent sur le plan technique mais aussi sur le suivi de l’outil environnement. Ces exploitations peuvent engendrer des micro-pollutions qui ont des conséquences sur la population mais aussi en milieu aquatique. Le niveau toxique des produits qui vont être utilisés pour l’exploitation, n’ est aujourd’hui encore, pas déterminé.
Ce qui est cependant notoire est que les échappements dans l’écosystème peuvent entrainer l’eutrophisation, qui bloque la circulation d’oxygène dans le fond marin. Cela empêche les espèces d’avoir une vie meilleure. Comme autre impact les habitats des écosystèmes marins , les installations peuvent modifier les refuges des espèces marines.
Yandé DIOP