DERNIERES INFOS
S'informer devient un réel plaisir

Nouveau décret anti-tabac:  » Maxime J. S Ndiaye, SG à la présidence bloque le dossier »

0

L’adoption immédiate du décret portant application de la loi N° 2014-14 du 28 Mars-2014 sur les modalités, procédures, conditions de délivrance et de retrait de l’autorisation d’ouverture et de fermeture de débits de tabac fait  toujours défaut. Depuis un an, la ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab) s’impatiente pour la délivrance du décret. A bout de patience, la Listab, par la voix de son secrétaire exécutif, Djibril Wele, tire la sonnette d’alarme sur ces lenteurs. A l’en croire, c’est l’industrie du Tabac qui retarde la signature du décret. Pis, il indexe le secrétaire général à la présidence Maxime Jean Simon Ndiaye, comme responsable du blocage de ce dossier, dans cet entretien accordé à Thieydakar.

 

L’application de la loi relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage à la vente et à l’usage du tabac au Sénégal n’est pas totalement respectée, qu’est ce qui explique cela ?

Une loi ça s’applique au fil du temps. On ne peut pas du jour au lendemain, obtenir l’application complète, mais au fil des années, on y arrivera. C’est la raison pour laquelle nous continuons la lutte et alertons aujourd’hui sur la nécessité de signer le décret relatif à l’implantation des débits de tabac.

Pourquoi?

Une loi ne va jamais suffire. C’est ce qui fait que nous voulons compléter certaines dispositions. La consommation du tabac est un changement de comportements. Il faut sensibiliser les populations, les acteurs concernés. L’Etat doit aussi prendre ses responsabilités et mettre des moyens pour l’application de la loi. Par des formations de l’agent verbalisateur

Y’a-t-il des cas où  la police a condamné des particuliers à payer des amendes?*

Oui, j’ai déjà assisté à des descentes nocturnes dans certains lieux publics.  Devant l’agent verbalisateur, il nous est arrivé de sanctionner à hauteur de 100 000 Fcfa. C’est-à-dire  on trouve des jeunes en train de fumer, chacun paye 5000 Fcfa. Donc la loi est en train d’être appliquée. Cela n’empêche pas qu’il faut organiser la vente du tabac. Parce que la loi stipule clairement qu’il est interdit de fumer et de vendre du tabac à 200m des lieux de travail, des écoles, des établissements sanitaires. Pour appliquer ce texte, il faut organiser la vente du tabac. Donc, le décret  a pour objet  de fixer les modalités, les procédures d’autorisations, de délivrances  et de fermeture d’un débit de tabac, c’est ça qui va réglementer la vente du tabac.

Comment se fera l’ouverture d’un débit de tabac?

Le tabac est accessible dans chaque coin de rue. Mais avec le décret, cela ne sera plus possible. On peut avoir un débit de tabac en ville et un deuxième en banlieue, parce que la distance qui sépare deux débits de tabac est laissée à l’appréciation du gouverneur. Pour  avoir un débit de tabac, il y a des critères  et des conditions qu’il faut remplir pour apprécier s’il faut donner à telle personne l’autorisation d’ouvrir un débit ou pas.

Est-ce que cela permettra de diminuer la consommation du tabac ?

Oui. Parce que si la cigarette sort des boutiques des chariots,  des tabliers, ça va diminuer la consommation du tabac.  Car dans ces débits, un mineur ne peut acheter du tabac, on ne peut  pas y vendre d’autres produits comme le café, le bonbon…

 Ne pensez-vous pas qu’il y a la main de l’industrie du tabac sur le blocage du décret ?

Oui, il faut le comprendre car le décret n’arrange pas l’industrie du tabac. Moi j’étais en commission technique avec l’industrie du tabac représentée par ses avocats, vu leur façon de faire, j’ai compris qu’il n’était pas pour le décret. Mais,ils ne peuvent rien faire. Seulement, ils peuvent passer par d’autres portes pour essayer de retarder les choses.

Comment ils font pour retarder le décret ?

De temps en temps, ils font les couloirs des ministères pour essayer de bloquer.

Quelle est la personne qui bloque aujourd’hui la signature du décret par le Président ?

Mais cette personne, c’est  le secrétaire général du gouvernement. C’est lui qui programme. C’est Maxime Ndiaye qui est chargé de recommander les textes. Si le texte n’est pas programmé, c’est à son niveau. Maintenant c’est à lui de nous dire  pourquoi le texte n’est pas programmé depuis un an et que d’autres textes passent.

Quelle est votre plan d’action aujourd’hui pour booster les choses?

Nous prévoyons de demander de l’appui aux chefs religieux. Car nous n’avons pas la possibilité de rencontrer le Président. Et ces chefs religieux ont ce pouvoir et ils sont aussi des gens de la société civile.

 

laissez un commentaire