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COP24 : l’Union européenne, en proie à des divisions, peine à mener la bataille du climat

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Avec le Royaume-Uni paralysé par le Brexit, la France entravée par la crise des « gilets jaunes » et l’Allemagne empêtrée dans sa sortie du charbon, Bruxelles échoue à accroître ses engagements.

Comme souvent quand les attentes sont fortes, la déception n’en est que plus cuisante. Alors que la conférence mondiale sur le climat (COP24) organisée à Katowice (Pologne) s’approche de son terme, vendredi 14 décembre, l’Union européenne, en proie à des divisions, peine à jouer un rôle de leader dans les négociations. Elle a pour l’instant échoué à accroître son effort dans la lutte contre le changement climatique afin d’entraîner les autres pays dans son sillage. « Le rôle de l’Union européenne est très décevant. C’est une COP européenne, donc pourquoi ne prend-elle pas ses responsabilités pour trancher les trop nombreuses options qui restent encore sur la table ? », tempête l’Indien Harjeet Singh, chargé des politiques climatiques à l’ONG ActionAid International.

Depuis l’ouverture des négociations, le 2 décembre, Bruxelles consacre l’essentiel de son énergie à réaliser l’un des objectifs de cette conférence : adopter le guide d’application de l’accord de Paris (le rulebook, dans le jargon des négociations) qui permettra de donner vie à ce traité conclu en 2015 pour maintenir l’envolée des températures mondiales sous le seuil de 2 °C. « Adopter un rulebook ambitieux, clair et compréhensif est notre priorité absolue », a rappelé Elisabeth Köstinger, la ministre du développement durable autrichienne, parlant au nom de l’Union lors des interventions des dirigeants lundi.

En revanche, les Vingt-Huit sont moins diserts lors des prises de paroles publiques sur les deux autres enjeux cruciaux de la COP24 : les financements climat et, surtout, l’accroissement des efforts des Etats pour lutter contre le dérèglement climatique. Actuellement, les promesses des pays mènent le monde vers un réchauffement de + 3,2 °C, bien loin du seuil de 1,5 °C recommandé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour éviter des conséquences désastreuses. L’action est d’autant plus urgente que les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile sont reparties à la hausse (+ 2,7 % entre 2017 et 2018), tirées par la consommation de charbon.

Coalition pour une haute ambition
Alors que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a estimé que « rater l’opportunité d’agir ne serait pas seulement immoral, mais suicidaire », la question de l’ambition est pour la première fois entrée dans l’agenda européen mercredi. Onze Etats membres (dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni), ainsi que le commissaire européen au climat et à l’énergie, Miguel Arias Cañete, se sont regroupés en une « coalition pour une haute ambition » avec d’autres pays progressistes, tels que des Etats insulaires, le Canada, la Nouvelle-Zélande ou encore le Costa Rica. Ils ont publié un appel dans lequel ils se disent « déterminés à augmenter l’ambition d’ici à 2020, dans le respect de l’accord de Paris », ce qui passera notamment par la révision à la hausse des engagements des pays pour limiter les gaz à effet de serre.

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