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Chronique-fiction : Entretien loin des radars entre Macky Sall et l’Emir du Qatar

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Après la libération dans des conditions douteuses de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade présentement en exil au Qatar et six mois après l’incident diplomatique entre Doha et Dakar avec le rappel du Sénégal de son ambassadeur, thieydakar vous plonge dans le thriller de la politique-fiction. Ainsi, un tête-à-tête imaginaire entre le Président Macky Sall qui recevait au Palais l’Emir du Qatar Cheikh ben Hamad al-Thani en visite au Sénégal vous est y présenté. Les deux hommes manifestement en intimité présentent des différences assez grandes : l’un, né le 3 juin 1980 à Doha, est à la tête d’une Monarchie depuis le 25 juin 2013. Il est aussi par ailleurs l’ami personnel de Karim Wade. L’autre d’une cinquantaine d’année (56) est à la tête d’une République depuis 2012. Wade fils est un de ses adversaires politiques. Lisez leur entretien…

Macky : Comment allez-vous Cheikh ben Hamad, je suis vraiment ravi de vous accueillir ici et je vous souhaite la bienvenue au Sénégal.

L’Emir du Qatar : Tout le plaisir est pour moi de découvrir ce pays merveilleux et pleines d’hospitalités. Je dois d’ailleurs à ce titre vous remercier de l’accueil chaleureux qui m’a été réservé. Comment on dit encore merci dans votre langue locale ?

Macky: Ha-ha-ha ! C’est dieureudieuf…

L’Emir du Qatar : Dieureudieuf pour l’accueil fraternel.

Macky: Vous n’avez pas à me remerciez, Cheikh ben. C’est plus qu’un devoir pour moi vu les relations fraternelles et séculaires qui existent entre nos deux pays. Et je pense que c’est le lieu pour moi de vous présenter mes excuses sur le rappel de notre ambassadeur. J’aurais pu jouer la carte de la diplomatie mais j’avoue que j’ai été enduit en erreur.

L’Emir du Qatar : Ce n’est pas grave. Vous n’êtes pas le seul pays à voir commis cette erreur. Vous savez, cette crise du Golfe est très complexe. Mais, le plus important c’est de prendre conscience de ses erreurs et de les corriger et c’est ce que vous avez fait en prenant la pleine mesure de faire retourner votre ambassadeur.

Macky: Sans doute. On peut se tutoyer hein…je pense.

L’Emir du Qatar : Bon ! Comme tu veux… Mais vous vous êtes fait doter d’un bijou gigantesque. Quand je suis descendu de l’avion, je pensais que je me trouvais dans un pays européen autre que le Sénégal.

Macky: Merci! C’est une œuvre du Président Wade. Comme tu le connais hein, c’est un fin bâtisseur, il l’a démarré et j’ai eu l’honneur de le terminer et de l’inaugurer. D’ailleurs j’ai voulu le baptiser à son nom, mais il a catégoriquement dit niet.

L’Emir du Qatar : Ha bon ! Pourquoi il a refusé ?

Macky : Tu sais, il m’en veut depuis mon différend avec son fils Karim Wade.

L’Emir du Qatar : Justement, comme tu le sais bien, je suis ici dans le cadre d’une tournée ouest-africaine que mon ami Karim m’a recommandee, et…

Macky : Comment il va ?

L’Emir du Qatar : Il se porte bien…Et comme il a été convenu du protocole que nous avion signé à Doha dans le cadre de sa libération, son exil forcé arrive à terme pour cette année ci, il prépare activement son grand retour au bercail.

Macky: Mais est-ce qu’il tient toujours à sa candidature à la présidentielle ?

L’Emir du Qatar : Oui ça, c’est son combat de tous les jours. D’ailleurs j’ai apporté avec moi les 138 milliards qu’il doit verser à votre Etat conformément à la requête de la Crei.

Macky: Ho ça c’est du passé. C’est pas grave, tu peux les garder. Mon objectif dans cet histoire de la Crei, c’était de restreindre ses chances pour la prochaine présidentielle parce qu’il avait une grande avance sur moi vu qu’il est fils de Wade. Tu sais en Afrique, le vote est plus affectif que rationnel. Et le président Wade c’est quelqu’un d’un code de popularité exceptionnel. C’est pourquoi je ne pouvais pas prendre le risque de partir à l’élection présidentielle prochaine sans faire traîner son fils dans boue en réactivant la Crei.

L’Emir du Qatar : Ha ! tu es un grand stratège politique fini.

Macky : ça je l’ai appris de son père. Il est champion en la matière, on l’appelle ici diombore.

L’Emir du Qatar : C’est quoi diombore ?

Macky : C’est quelqu’un de rusé

L’Emir du Qatar : Ok. Et tu es sûr que Karim n’est plus un obstacle pour toi.

Macky : Plus du tout. Tu sais avec son exil forcé là, il s’est fait oublier par les sénégalais. Il n’y a plus cet engouement populaire autour de sa personne. En plus de ça avec tout ce que je suis en train de réaliser dans ce pays, je sur de ma réélection. Et ça même, les chefs religieux de ce pays l’ont prédit.

L’Emir du Qatar : Et comment vas-tu justifier cet amende de 138 milliards de la Crei à Karim après?

Macky : Pour ça, il n’aura aucun problème, j’ai une une envoyée spéciale qui va s’en charger. Déjà, avant le nouvel an, elle fera une déclaration dans ce sens.

L’Emir du Qatar : Ce n’est pas la dame de caractère là ?

Macky : Oui oui, c’est elle, Aminata Touré. Je l’avais nommée ministre de la justice à l’époque. Ensuite j’ai fait d’elle mon premier ministre mais à un moment donné j’ai senti qu’elle lorgnait mon fauteuil et j’ai lai virée.

L’Emir du Qatar : Tu as bien fait de la dégommer. En politique il y a pas d’ami, ni de sentiment.

Macky : Tu as tout compris…Et ton ami là, il revient quand?

L’Emir du Qatar : Dès que je rentre je vais préparer son retour. A mi-février son père Wade doit le rejoindre à Doha pour discuter des modalités de son retour.

Macky : De toute façon, ils vont se faire battre encore en 2019.

L’Emir du Qatar : J’ai l’impression que tu es certain de ta victoire…

Macky : Tout à fait…Tu aurais dû demander à son père Wade qui voulu se venger de moi lors des législatives dernières, mais il n’avait vu que du feu. Va prendre un repos Cheikh ben Hamad, tu as l’air fatigué. Après, on en reparlera.

L’Emir du Qatar : Ok, a tout à l’heure…

Landing DIEDHIOU

Note de l’auteur : Seuls les personnages sont vrais. L’entretien est pure fiction et les propos n’engagent que leur auteur.

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