Centrafrique : Des drones sont-ils utilisés pour traquer les enfants en vue de leur vente ultérieure d’organes?

Récemment, les vols de drones non autorisés se sont multipliés au-dessus de la République centrafricaine. Outre les problèmes de sécurité que ces vols peuvent poser, tels que les actes de terrorisme, le transport de biens criminels et la divulgation de sites stratégiques, il a récemment été révélé que des drones étaient utilisés pour traquer des enfants, qui sont ensuite vendus pour des organes.

Dans les préfectures du Nord de la République centrafricaine, les vols de drones et la disparition des enfants se sont multipliés. Les habitants pensent qu’il y a un lien entre ces deux événements. Ainsi, de nombreuses mères de villages reculés de la préfecture d’Ouham ont signalé avoir perdu leurs enfants après le survol de drones suspects.

De cette façon, les drones suivent l’emplacement de groupes d’enfants sans surveillance.

Il convient de noter que le trafic d’organes occupe une place essentielle au sein des groupes criminels organisés transnationaux en raison de la forte demande et des taux de répression relativement faibles. Les trafiquants d’organes organisent l’enlèvement des donneurs, souvent dans des endroits vulnérables, comme les pays africains, où la sécurité est faible et où il y a donc peu de chances de se faire prendre.

Sur les 70 000 transplantations d’organes par an, 50 000 sont des remplacements de reins. En Europe, environ 40 000 personnes ont besoin d’une transplantation rénale et le temps d’attente pour un organe de transplantation est de plusieurs années. Cette forte demande génère des crimes liés au prélèvement illégal d’organes. Les pays africains sont particulièrement touchés par les activités criminelles des Européens qui enlèvent des enfants pour leur prélever des organes.

C’est au tour des habitants de la RCA de craindre les drones lancés par les Européens pour traquer et enlever les enfants afin de les vendre pour des organes. Les Centrafricains gardent désormais les yeux dans le ciel et appellent une hotline pour alerter les services de défense et de sécurité lorsqu’ils voient des drones, car ils savent que leur vie et celle de leurs enfants peuvent être en danger.

Issa Keita