L’Association des journalistes en santé population et développement (AJSPD) en partenariat avec Planned Parenthood Global (PP Global) a demandé un sondage d’opinion au Sénégal par les Cabinets Continuum et Ipsos. L’idée étant d’ établir le niveau d’acceptation par la population de l’avortement médicalisé suite à un viol, inceste ou toute autre agression sexuelle lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus. Il s’agit en outre dans le cadre de sondage de recueillir des recommandations pratiques pour améliorer le soutien de la population à l’avortement tel que décrit par le protocole de Maputo.
Aussi, l’Ajspd en collaboration avec l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) et l’Association des jeunes avocats sénégalais (Ajas) pourra assurer le lead d’une campagne de communication. Le plaidoyer sera renforcé pour l’adoption de la loi sur l’avortement médicalisé au Sénégal, suite à un viol, inceste ou toute autre agression sexuelle ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus.
Il faut noter qu’au vu des chiffres alarmants sur l’avortement, plusieurs Associations et Organisations pour la promotion de la défense des droits humains ont décidé de mettre en place un comité technique pluridisciplinaire dénommé la Task force. Il est chargé de mener des stratégies visant à informer les décideurs et le public sur la problématique de l’avortement à risque et parvenir à un changement social et à terme à la réforme de la loi sur l’avortement.
En effet une étude réalisée par l’Institut Guttmacher publiée en avril 2015 estime en moyenne le nombre d’avortements provoqués au Sénégal à 51 500 pour l’année 2012, le taux d’avortement est largement plus élevé dans la capitale qui affiche 23,5 pour 1 000 femmes contre 14,1pour 1 000 femmes dans le reste du pays. Selon le rapport de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) réalisé en partenariat avec le Haut-Commissariat aux Droits de l’homme sur la situation carcérale des femmes au Sénégal publié au mois de mars 2015, l’infanticide constitue 19 % des causes d’incarcération des femmes et l’avortement en constitue 3 %.