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« je suis violée et je dois payer 200 euro pour les frais d’hôpital », une ado se confie

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Agressée, violée et traumatisée, une jeune fille raconte sur Twitter son calvaire. Elle est « Écœurée d’avoir été victime d’autant de mépris de la part de gendarmes ». Pire, elle dit:   » je suis victime d’une agression sexuelle et je dois payer plus de 200€, c’est une grosse blague je suis choquée ».

« Je suis énervée d’une force, vous imaginez même pas. je suis victime d’une agression et c’est moi qui paye. De base je ne voulais pas en parler pour ne pas faire la victime, me plaindre etc. Tout puis ça m’a vraiment traumatisée même si je garde tout pour moi j’y pense absolument tous les jours et je suis constamment dans la peur.

Bref, dans la nuit du 13 au 14 septembre j’ai été victime d’une agression sexuelle après une soirée étudiante, sur mon trajet de retour. C’était dans le parc juste devant mon internat et donc à côté de mon lycée. Cet endroit je le vois tous les jours
je le vois même de ma fenêtre, et je ne peux vous dire que c’est horrible pour moi de passer devant ce putain de parc régulièrement. Bref. Après l’agression, j’étais totalement traumatisée, je parlais pas et je ne faisais que pleurer et trembler.

Quand je suis rentrée dans l’internat (parce que j’ai dû attendre genre 2 ou 3h à pleurer avant que ça ouvre) j’étais à bout et la directrice m’a récupérée dans un sale état. Elle a direct capté qu’il s’était passé quelque chose de grave et elle m’a posée des questions.

je répondais pas jusqu’à la question « tu t’es faite agresser? » j’ai juste pleuré encore plus fort et elle a compris. Elle a directement appelé les pompiers et les flics. Ils sont rapidement arrivés, j’ai du raconter ce qu’il s’était passé mais c’était flou dans ma tête.

Je voulais juste dormir et tout oublier. Mais j’étais pas au bout de mes peines. J’ai dû me déshabiller pour leur donner tous mes vêtements, jusqu’à mes chaussures et mon élastique à mon poignet. Ensuite ils m’ont emmené dans le parc pour que je leur dise où c’était exactement.

Ils ont même récupéré le sperme du mec sur le banc donc ils ont absolument tous les éléments pour le coincer, mais mdr on sait très bien qu’ils feront rien, bref passons. Ensuite j’ai dû aller aux urgences gynécologiques pour passer tout un tas de test et qu’ils récupèrent.

les empreintes du mec sur mes mains. Prise de sang de 10 tubes, pipi dans un pot, etc etc. Sans oublier que j’ai attendu au moins 1h30, morte de fatigue avant d’être prise en charge. Je sors des urgences vers 11h30 (les flics et les pompiers sont venus vers 7h15 à mon lycée).

Ensuite je suis emmenée à la gendarmerie pour porter plainte où on m’a fait encore attendre et où j’ai dû ENCORE raconter ce qui s’était passé. (J’ai dû le raconter au moins 6 fois dans la journée vous imaginez pas comment c’est dur pour une victime).

Ça a pris un temps fou de porter plainte, le mec me posait plusieurs fois les mêmes questions, par moment on aurait dit qu’il me prenait de haut je détestais ça. Et sa collègue chaque fois qu’elle intervenait c’était pour me culpabiliser ou me dire des trucs du genre

« tu sais que si t’inventes une histoire grave comme ça c’est très grave et ça va se retourner contre toi » ou « si on retrouve ton agresseur est ce qu’il va nous raconter la même version? » bah évidemment que non connasse il va pas assumer ce qu’il a fait et comme si j’avais que ça à faire d’inventer un truc comme ça et de passer ma journée aux urgences et au commissariat alors que je tombe littéralement de fatigue. Parce que oui, je tombais de fatigue, le gendarme a dû me reprendre plusieurs fois pour pas que je m’endorme. Et elle, c’était exactement le genre de personnes détestables qui blâme les victimes en disant « t’aurais pas dû t’habiller comme ça » « t’aurais pas dû sortir » bla bla bla. Je tiens à préciser que je sors quasiment pas et que si je suis sortie ce soir là; c’est parce que c’était le tonus que j’avais organisé pour récolter de l’argent pour mon voyage d’études. Pour ceux que ça intéresse j’étais en jupe, non elle était pas moulante et non elle était pas courte. J’avais pas de décolleté non plus. Ah et j’allais oublié la phrase qui m’a le plus choquée de la gendarme, attention…..

« c’est flou ce que tu nous racontes, t’es sûre que t’as pas voulu remercier ces garçons d’avoir fait le trajet avec toi en faisant ça ? » M D R. Elle a insinué que j’avais donné mon corps pour dire merci à des mecs de m’avoir suivie jusqu’à devant mon internat, INCROYABLE !!!

Je pars du commissariat vers 15h. Enfin c’est fini. J’ai jamais voulu porter plainte ni aller à l’hôpital, on m’y a emmenée. Je dis pas que c’est une mauvaise chose, il faut que justice soit faite mais vous allez comprendre pourquoi je dis ça.

Depuis ce jour là, le 14 septembre, on m’a jamais donné de nouvelles, ni de l’avancée de l’enquête, ni de mes résultats d’analyse. Je trouve ça moyen mais c’est pas le pire. Ils ont encore mes affaires donc lundi je les appelle pour au moins savoir.

Si je peux récupérer mes affaires parce que soyons réaliste, même s’ils ont absolument TOUT pour coincer mon agresseur (empreintes sur mes vêtements + son sperme), il sera jamais puni ni même juste convoqué. Et au téléphone on m’a dit « j’ai pas le temps là, donne moi ton numéro et ton nom et on te rappellera » je ne sais pas ce sera dans combien de temps mais je veux juste récupérer mes affaires et que tout soit fini bordel.

Ce soir  (le 15 novembre), ma mère m’appelle pour me dire qu’on a reçu une facture à la maison. Facture de plus de 200€ pour toutes les analyses qu’on m’a faites aux urgences après l’agression. Personne ne m’a jamais dit que j’allais devoir payer cette somme. J’ai pas choisi d’aller aux urgences.

Je suis victime d’une agression sexuelle et je dois payer plus de 200€, c’est une grosse blague je suis choquée. Le pire c’est qu’ils ont envoyé la facture mais que les résultats des analyses je les ai jamais eu et je les aurais sûrement jamais. Bref, je me fait agresser, c’est moi qui paye alors que l’agresseur lui aura absolument rien. Je paye plus de 200€ pour m’être faite agresser, c’est comme si c’était moi qu’on punissait. Je suis juste écœurée. Écœurée d’avoir été victime d’autant de mépris de la part de gendarmes.

Écœurée de savoir que justice ne sera jamais faite. Écœurée qu’on ne m’ait jamais dit que j’allais devoir payer pour mon passage aux urgences. Et surtout je suis marquée à vie par ce qui m’est arrivé, et j’y pense tout le temps. Je finis ici juste pour dire Dieu merci j’ai un copain compréhensif et qui a été présent pour moi durant cette période, mais aussi ma famille qui a essayé de me changer les idées au maximum. Et mes meilleurs cops, toujours présents. Je les aime infiniment ».

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