La décision de la Mairie de Ziguinchor de délocaliser les occupants de l’ancien embarcadère, communément appelé « ancien bac », un site qui sert de trait d’union entre les îles et la capitale régionale, n’est pas du goût des habitants de 21 villages insulaires de la région.
A l’initiative du mouvement citoyen, l’Alliance pour la convergence démocratique (ACD/Dafa Joot), ces derniers organisait, la semaine dernière, une marche de protestation pour dire non au déguerpissement des populations de ce site.
« Ce site est comme un patrimoine pour nous. Ce site est vital pour les insulaires. S’il est désaffecté, l’économie rurale de la Casamance sera à genou », a décrié Mamadou Lamine Djiba qui a porté la voix des manifestant le jour de leur marche.
Moins d’une semaine après, les responsables de l’ACD/Dafa Joot ont été reçus par les autorités municipales, invitées à des négociation par les manifestants sur le projet de délocalisation du site, afin de parler de la question et voir comment trouver un terrain d’entente.
Lors de cette rencontre, Mamadou Lamine Djiba est longuement revenu sur le lien affectif entre les populations insulaires et le site « ancien bac », un site historique qui existe bien avant l’indépendance du Sénégal et qui, selon M. Djiba, « s’i reste aujourd’hui toujours aussi attrayant, c’est grâce aux population qui ont veillé à l’entretenir ».
Et ce dernier de faire savoir aux adjoints au Maire qui les ont reçus que « se lever un beau jour et vouloir déguerpir les populations qui y gagnent leur vie relève d’un manque de respect à l’égard de ces derniers, c’est pourquoi nous nous sommes levés comme une seule personne pour dire non à cette décision de la municipalité de Ziguinchor ».
De leur coté, les adjoints au Maire de Ziguinchor, particulièrement Tahibou Ndiaye, leur ont fait savoir que le site « ancien bac » est une propriété de la mairie qui détient le titre foncier, non sans leur reprocher « de ne s’être adressé à eux d’abord avant d’engager ces manifestations ».
Apportant des éclaircissement, les délégués de l’ACD qui estiment que ce sont les agents de la mairie interpelés qui n’ont pas remonté l’information, lui ont fait savoir qu’ils ont « fait toutes les démarches nécessaires avant d’engager cette lutte ». « Nous avons plusieurs fait parlé avec l’agent voirie de la mairie et aussi essayer de parler en vain à votre secrétaire général », leur ont-ils expliqué.
Néanmoins, Tahibou leur a fait savoir que la mairie est libre de « faire ce qu’elle veut du site, il n’a jamais été question de déguerpir ses occupants », tout comme les délégués de l’ACD qui ont parlé de cohabitation.
Tout de même, la mairie souhaite que les femmes qui tiennent la-bas un mlarché, aillent vers les autres marchés de la ville afin que le site soit modernisé.
Pour rappel, la mairie de Ziguichor veut construire une grande place, au même titre que le Rond-point Jean Paul 2 et la place Aline Sitoé Diatta, quiportera le nom de l’ancien Maire de Ziguinchor, Jean-Charles Bernard.
« Une place publique qui sera équipée d’écrans géants et wifi, où les gens pourront se promener le soir comme la nuit avec leurs familles ou même y organiser des manifestations », selon les autorités municipales.
Par mounamak
