Le guitariste béninois Boléro du groupe Orchestra Baobab vient de sortir son premier album solo, synthèse ouverte sur ses différentes influences musicales liées au jazz, à l’afro-beat et à certains rythmes traditionnels proches du mbalax sénégalais et qui se retrouvent dans des pays comme le Togo, le Bénin et le Nigéria.
« We are Africa », cet album de 12 titres, dans les bacs depuis dimanche, s’inscrit dans la perspective générale du projet « Boléro and the african groove », inspiré par une vision transfrontalière de l’art qui ne semble avoir de limite que dans la seule universalité de la musique.
Le résultat se décline à travers un premier album fusion afropop et afrojazz, mâtiné à la sauce de rythmes traditionnels connus au Bénin et au Togo, tels que le « agbadja » et le « téké », qui ressemble au mbalax sénégalais, selon Boléro, René Sowatché à l’état civil.
« J’ai commencé à jouer vraiment en groupe au sein de l’orchestre de l’université de Cotonou Abomey-Calavi où j’ai découvert toutes les sonorités du Bénin et du Nigeria. Des musiques très inspirantes telles que le +zinli+, +l’agbadja+ ou encore le +téké+ m’ont marqué et m’ont donné un large aperçu des diverses et multiples sonorités traditionnelles de l’Afrique », explique l’artiste dans des propos rapportés par le site d’information sénégalais Kirinapost.
« Par exemple, précise Boléro, le Téké très proche du Mbalakh m’a beaucoup aidé lorsque je suis arrivé au Sénégal », raconte celui qui a remplacé au sein du groupe Orchestra Baobab le légendaire Barthelemy Attisso à partir de 2016.
Il y a aussi chez Boléro l’influence de l’afro-beat, « le vrai afro-beat » insiste-t-il, celui que « Féla a découvert et rénové », différent de l’afro-beat version musique urbaine, le « naja » popularisé par Davido notamment et qui « manque d’authenticité », affirme Boléro.
A court terme, l’artiste compte se faire connaître à travers cet album dont la distribution offre une panoplie d’artistes de grand talent, dont Mermoz Deguenon (Keybords), Christian Obam à la basse, Ousman aka Ouzkora à la Kora, Jean Vlavo aux Percussions.
Erick Yovogan est à la trompette, Silvain Boco au trombone, Wilfried Zinzou et Alain Oyono aux saxophones pour accompagner Boléro dont une des ambitions est de monter que dans le « téké » et le « mbalax », réside « une richesse (musicale) qu’on peut travailler » et améliorer.
Selon Boléro, le grand problème avec le mbalax, c’est le manque de créativité. « Quand tu commences à jouer (du mabalax) », avec le temps, « tu vois que tu ne travailles plus ton instrument », dit-il.
Boléro a par ailleurs rendu hommage dans son nouvel album au saxophoniste du groupe Orchestra Baobab, décédé le 24 mars dernier à 73 ans et qui l’appelait affectueusement « mon fils ».
« Tribute to Issa », l’hommage en question, est une reprise d’un titre cher à Issa Cissokho, « un ambianceur » qui mettait à la scène « la fougue des années 1990 ».
Des gens du Baobab, il dit aussi qu’ils ont été « très corrects avec lui côté business ». S’y ajoute que ce groupe mythique lui a permis d’avoir « une discipline musicale » et d’évoluer « sans fantaisie ».
Le guitariste présentera son nouvel album le 31 janvier prochain à l’Institut français de Dakar puis à l’Institut français de Saint-Louis, la date de ce dernier spectacle n’étant pas encore déterminée.
Il s’envolera ensuite pour une tournée de promotion de son album à New York en mars prochain, avant de revenir quelques mois plus tard en juin pour une tournée américaine aux Etats-Unis et au Canada.