Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye fait, actuellement, face aux députés à l’Assemblée nationale. Il est question du vote du budget de son ministère. Les députés se succèdent et font leur plaidoirie. Parmi eux, Aïda Mbodji.
« Si les législatives du 30 juillet dernier ont connu beaucoup de dysfonctionnements, le plus marquant est sans conteste celui portant sur la fabrication et la distribution des cartes d’identité biométriques », a soutenu, le député Aida Mbodji devant le ministre d l’intérieur, en marge du vote de son budget. D’après l’ancienne maire de Bambey, jamais une opération de cette nature n’avait enregistré autant de défaillances que celles qu’on a connues avec cette campagne qui a pourtant coûté près de 52 milliards aux contribuables. » Elle a été particulièrement éprouvante pour les sénégalais dont certains ont dû passer des nuits blanches à faire la queue devant les commissions pour se faire enregistrer », s’est désolée Aida Mbodji, qui a fait comprendre au ministre Aly Ngouille Ndiaye que beaucoup de Sénégalais ont dû peiner aussi pour disposer de leur carte, faute d’une distribution correcte.
À l’arrivée, sur les quelques 6 200 000 Sénégalais inscrits par la Direction de l’autonomisation du fichier à quelques semaines des législatives du 30 juillet 2017, 5 200 000 cartes avaient été réellement produites, pendant que 500 000 autres étaient en cours de fabrication. Et lors d’une conférence de presse organisée à l’époque, dit-elle, « le Directeur de l’autonomisation du fichier avait annoncé que seuls 200 000 des 6 200 000 inscrits n’allaient pas avoir à disposition leur carte pour pouvoir voter ». D’ailleurs, elle invite le ministre de l’Intérieur à revoir ces chiffres fournis par ses services qui ne reflètent pas la réalité. » Monsieur le Ministre, ces chiffres sont loin de nous convaincre. D’autant qu’un nombre de compatriotes dépassant largement le chiffre de 200 000 n’avaient pas disposé de leur carte et jusqu’à présent, il y en a énormément qui n’arrivent pas à en disposer. Il s’y ajoute qu’un nombre important était frappé d’erreurs de toutes sortes au point qu’elles n’ont pu servir à leurs titulaires. Ce qui a motivé d’ailleurs la création du « collectif des sénégalais sans papiers au Sénégal» ».
Au vu du retard noté sur la conception et la distribution des cartes électeurs biométriques, Mme Mbodji invite le ministre à faire le point sur ces cartes. »Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le ministre, qu’indépendamment du vote, la carte d’identité fusionnée à la carte d’électeur est obligatoire pour nombre d’opérations. Veuillez donc nous faire, Monsieur le Ministre, un point complet sur la poursuite de l’opération et le volume de cartes distribuées à ce jour », martèle-t-elle.