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Violences au Togo: Les dirigeants ouest-africains rompent le silence

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Les dirigeants ouest-africains ont fait leurs premiers commentaires après deux mois de violence de plus en plus sanglante au Togo, appelant la présidence et l’opposition à s’asseoir pour des négociations.

La France a également appelé à un « dialogue immédiat » entre les deux parties dans son ancienne colonie, se déclarant préoccupé par les informations faisant état de milices civiles travaillant aux côtés des forces de sécurité.

Au moins 16 personnes ont été tuées et beaucoup plus blessées dans des manifestations antigouvernementales qui ont vu des centaines de milliers de personnes descendre dans la rue à travers le pays.

Trois nouvelles marches ont été annoncées pour les 7, 8 et 9 novembre, malgré l’interdiction par le gouvernement des manifestations en semaine et des récents affrontements entre les bandes de jeunes, la police et les soldats.

Le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré que ses homologues du Nigeria, du Niger et du Ghana avaient rencontré le président du Togo, Faure Gnassingbé, pour discuter de la question mardi.

« Nous pensons que des négociations sont nécessaires … et que ces négociations doivent aboutir à des modifications constitutionnelles déjà engagées », a-t-il déclaré à des journalistes à Niamey mardi lors d’une réunion du bloc ouest-africain Ecowas.

Une coalition de 14 partis d’opposition veut que Gnassingbe démissionne et qu’une limite de deux mandats de cinq ans soit introduite pour les présidents.

Ils veulent aussi un processus électoral à deux tours plutôt qu’un processus actuel.

Gnassingbé a remporté trois élections depuis sa prise de pouvoir en 2005 après la mort de son père, le général Gnassingbe Eyadema, qui a dirigé le Togo pendant près de 50 ans.

La semaine dernière à Lomé et dans la deuxième ville de Sokodé, la violence a éclaté alors que la police et les soldats tentaient d’empêcher les partisans de l’opposition de protester.

Selon un décompte de l’AFP, deux adolescents et deux soldats lynchés par des foules en colère font partie des 16 morts depuis fin août. Plus de 200 autres ont été blessés.

Face à l’agitation croissante, le gouvernement togolais a proposé des réformes lors d’un référendum.

Mais l’opposition est mécontente que la limite des mandats présidentiels ne soit pas rétroactive, permettant à Gnassingbe de se maintenir en 2020 et de nouveau en 2025.

Il y a eu peu de commentaires en Afrique de l’Ouest au sujet de la violence, bien que le président du Bénin, Patrice Talon, ait rencontré Gnassingbe la semaine dernière pour discuter de la question.

Le ministre des Affaires étrangères de la Gambie a également été critiqué après avoir été accusé d’avoir demandé la démission de Faure.

Avec le Togo, la Gambie est le seul autre pays d’Afrique de l’Ouest à ne pas avoir de limite aux mandats présidentiels.

M. Ouattara a déclaré que les chefs d’Etat ont condamné toutes les violences et a déclaré qu’il était « important qu’il y ait un climat de paix au Togo ».

« Les manifestations doivent pouvoir se dérouler pacifiquement », a-t-il déclaré, affirmant que la CEDEAO réagirait à la violence par des « mesures rigoureuses » non spécifiées.

Mercredi à Paris, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès Romatet-Espagne, a fait des commentaires similaires et a appelé le gouvernement togolais à « respecter le droit de manifester ».

« Les manifestations devraient être exprimées de manière pacifique », a-t-elle ajouté.

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