L’enseignant Aziz Diédhiou risque gros. Chargé de dispenser des cours pour des élèves en classe de cm2 dans une école privée sis à Keur Mbaye Fall, il a été accusé d’avoir abuser sexuellement d’une élève en classe de CM2 dans ledit établissement.
À la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, Y.Ngom âgée de 12 ans est revenue sur le film de sa mésaventure. D’après elle, les faits se sont déroulés le 16 décembre 2017. Elle s’est rendu à l’école sur invitation de M. Diedhiou qui lui a demandé de venir participer au cours de renforcement qu’il organise tous les samedis pour les classes de CM1 et CM2. A l’heure de la descente, M. Diedhiou a libéré tous ses camarades avant la retenir dans la classe sous prétexte qu’ elle n’a pas su réciter toutes ses tables de multiplication. Cependant, elle lui a demandé la permission d’aller aux toilettes. A sa grande surprise dit-elle, l’enseignant l’a rejoint sur les lieux au moment où elle enlevait son slip.
Selon la victime: « il m’a plaqué sur le sol, il s’est déshabillé avant de mettre son sexe dans le mien ». Pour appuier sa thèse, elle a dit que Diedhiou portait un pantalon jean et un caleçon rouge. A l’en croire, l’enseignant la violé en trois reprises : « il m’a menacé de me tuer si jamais j’en parlait à quelqu’un avant de m’accompagner jusqu’à chez moi », relate-t-elle. C’est arrivée chez elle que sa mère a constaté que sa fille ne portait plus de dessous et que ses parties intimes étaient mouillées. Soumise au feu roulant de questions de sa mère, elle est passée aux aveux.
Par contre, ses accusations sont battues en brèche par le prévenu. Agé de 46 ans, Aziz Diedhiou a nié les faits. Dans sa version des faits, l’enseignant a déclaré qu’il n’a jamais donner des cours à Y.Ngom. « De son propre gré, elle est venue à l’école et ce sont les autres élèves qui m’on informé de sa présence dans la cour. C’est ainsi que je l’ai appelé dans la classe en lui intimant l’ordre d’apprendre ses tables de multiplication pour des raisons de sécurité. A l’heure de la descente, j’ai libéré les élèves que j’avait scindé en deux groupes pour qu’ils rentrent chez eux. C’est moi qui l’a déposé et j’ai trouvé son frère qui m’a ouvert la porte une fois chez elle », dit-il. « J’avoue que les enquêteurs ont trouvé un caleçon qui me sert de chiffons, avec lequel je nettoie mes chaussures », informe-t-il pour se dédouaner. Il ajoute qu’il n’a jamais couché avec la fillette.
Toutefois la maman de la victime a indiqué que le jour des faits sa fille est rentrée à 14h30mn. Et avant cette heure, je suis partie à sa chercher à deux reprises à l’école en vain. Lorsque je suis parti chez Yvette et Nadine ses copine pour demander après ma fille, celles-ci m’ont dit qu’elle a été retenue par M. Diedhiou qui lui reprochait de ne pas maîtriser ses tables de multiplication. Et au moment où Diedhiou se présentait chez moi, j’était présente et mon mari aussi », fulmine-t-elle. L’avocat de la partie civile quant-a lui, a réclamé 5 millions pour tous causes et préjudices confondus.
Pour sa part, le substitut du procureur estime que l’homme de l’art a conclu que la vulve de la fille avait des rougeurs, une pénétration sans aucune lésion et que les parois présentaient des rougeurs. Ce qui confirme, selon lui, que l’acte de pénétration sexuelle est constant. Au bénéfice de ces observations, il sollicite de condamner le prévenu à 10 ans de prison ferme.
Ne partageant pas cette avis, le conseil de la défense plaide la relaxe au bénéfice du doute. L’affaire sera vidée le 22 mars prochain.