Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a présidé une rencontre avec l’Association des professionnelles des banques et établissements financiers (APBEF). Amadou Ba leur a annoncé que des hausses sont attendues cette année dans les secteurs secondaire et tertiaire.
Après avoir rencontré le secteur des assurances et celui de la microfinance, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a échangé avec l’Association des professionnelles des banques et établissements financiers (APBEF) pour s’enquérir de leur situation.
Selon Amadou Ba, cela permet de passer en revue les enjeux essentiels du secteur financier et d’évoquer son rôle dans le dans le développement économique et social du pays à travers le Plan Sénégal Emergent.
« Les banques constituent un des maillons importants du secteur financier et leur contribution majeure dans le financement de l’économie en fait des interlocuteurs privilégiés du gouvernement. Ce cadre de concertation doit donc servir à mettre à niveau la profession bancaire sur la situation économique et financière du pays et porter ses préoccupations ainsi que celles de l’Etat relativement aux questions économiques en général et au financement de l’économie en particulier », a-t-il signifié dans les colonnes de Libération.
Le journal informe que, l’objectif est de renforcer le cadre d’exercice de la profession et la confiance entre partenaires, afin de se hisser à la hauteur des ambitions d’émergence économique, en conformité avec les exigences de la profession ainsi qu’avec les normes et standards internationaux.
Ces échanges vont porter sur la situation économique et financière, les préoccupations de l’Etat et celles de la profession bancaire. « La mise en œuvre du PSE a réussi à transformer l’économie sénégalaise, dotée aujourd’hui d’un excellent cadre macroéconomique caractérisé par une consolidation de la croissance économique, une maîtrise de l’inflation, une réduction continue des déficits publics et du compte courant, ainsi qu’une dette soutenable », soutient le ministre.
Qui poursuit : « En 2017, le taux de croissance du PIB devrait s’établir au-dessus de 6% pour la troisième année consécutive, une première au Sénégal au cours des quarante dernières années. L’inflation serait modérée en 2017, à moins de 2%. Et le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance à la baisse pour s’établir à 3,7% du PIB en 2017. En revanche, le déficit du compte courant devrait s’aggraver légèrement, suite au renchérissement des produits pétroliers importés et à l’accroissement des importations de biens d’équipement qui caractérise une période d’investissement. »
Pour ce qui est de l’année 2018, avance Amadou Ba, le dynamisme de l’économie sénégalaise devrait se renforcer avec un taux de croissance du PIB réel projeté à 7%, après un taux de 6,8 % attendu pour 2017. « Cette amélioration sera portée par le raffermissement des secteurs secondaire et tertiaire avec des hausses attendues respectivement à 7,4% et 7,0% ».
Mieux, il informe que la gestion des finances publiques sera marquée par la poursuite de l’accroissement des recettes budgétaires, la maîtrise des dépenses de fonctionnement et l’amélioration de la qualité des dépenses d’investissement. Au total, en 2018, le déficit budgétaire devrait être réduit à 3,5%, après 3,7% en 2017.
La situation des échanges avec le reste du monde devrait aussi être caractérisé par une réduction progressive du ratio « déficit du compte des transactions courantes sur PIB », qui se situerait à 5%, à la faveur notamment du développement des exportations, en liaison avec la montée en puissance des secteurs moteurs d’exportations retenus dans le PSE.
Une croissance de qualité pour un développement solidaire et inclusif
Au titre de l’endettement, la prudence et la politique de reprofilage visant à substituer les instruments de court terme par des instruments de long terme seront maintenues.
« Le recours aux ressources concessionnelles sera privilégié et les problèmes de trésorerie connus ces dernières années, imputables notamment au déséquilibre financier structurel du service public postal ainsi qu’au financement des retraites, devraient être complètement réglés », assure le ministre des Finances.
L’ambition est donc de réaliser une croissance de qualité, qui génère de l’emploi et des revenus, tout en favorisant un développement solidaire et inclusif. Les deux questions essentielles pour l’activité économique restent le financement de la campagne de commercialisation des produits agricoles et le financement des PME.
Pour le premier, Amadou Ba indique que des efforts ont été consentis dans le but d’emmener les producteurs à disposer de semences de qualité et d’intrants en quantité. « Avec la bonne pluviométrique enregistrée, une production record est attendue notamment pour l’arachide, dont la commercialisation devrait permettre d’injecter des sommes importantes contribuant à améliorer le bien-être des populations du monde rural. »
Sur ce, il rappelle aux banquiers que la réussite de cette campagne nécessitera leur intervention pour apporter les financements requis.
Ces réformes mises en œuvre pour faciliter l’accès au financement
Justement, s’agissant du financement, le développement des Petites et moyennes entreprises (PME) a toujours été considéré comme un levier de la croissance économique du pays, eu égard à leur prédominance dans le tissu économique. Toutefois, reconnaît-il, leur difficulté à accéder au crédit a toujours été citée comme la principale contrainte. D’où les importantes réformes mises en œuvre pour faciliter l’accès des entreprises au financement, notamment le Bureau d’Information sur le crédit, la loi sur le crédit-bail au Sénégal, la réduction de 75% à 50% de la norme de couverture des emplois à moyen et long termes par des ressources stables, l’adoption des textes sur la réforme foncière (transformation des permis d’habiter et titres similaires en titres fonciers), la création de chambres spéciales pour le traitement des affaires commerciales.