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VERS UNE ERADIQUATION DE LA MOUCHE TSE TSE

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Si tout se passe comme prévu, le Sénégal devrait réussir à éradiquer les mouches tsétsé, des insectes ravageurs causant par ailleurs une maladie mortelle du bétail, la trypanosomose. De 2003 à nos jours, le projet a permis de recenser les différentes espèces présentes dans la zone des Niayes, avant de passer à la phase opérationnelle. En effet, le procédé promeut une utilisation positive du nucléaire encore appelée “utilisation pacifique’’. Par rayonnement radioactif, des mâles parasites élevés en masse sont rendus stériles. Une fois libre, le parasite ne pourra donner aucune descendance après accouplement et sa population se voit réduite. “Je me réjouis qu’on puisse montrer cette autre facette du nucléaire. La science, aujourd’hui, permet de l’utiliser non pas pour faire la guerre, mais pour des causes nobles, et c’est à saluer’’, soutient Tulinabo Mushingi, Ambassadeur des EtatsUnis au Sénégal.

Aujourd’hui, l’équipe de travail fait état d’une réussite à 99 % dans le processus d’éradication. Les localités ont été divisées en trois blocs : le premier couvre la commune de Kayar, le deuxième Sébikotane, Pout, Bargny et Diass, et le troisième les villes de Dakar et Thiès. Ainsi, le Sénégal a pu bénéficier de cette toute première expérience en Afrique, en raison du dynamisme des scientifiques sénégalais très actifs en termes de recherche. La trypanosomose a longtemps affecté la production animale ainsi que les récoltes agricoles. “La situation est devenue dramatique, au point que nous ayons besoin de l’aide des partenaires. Aujourd’hui, on peut introduire dans l’élevage et l’agriculture des espèces sensibles au parasite. Dans les zones testées, les producteurs sont passés de 60 fermes à 200 ; c’est bon signe. La prévalence de la maladie est passée de 10 à presque 0.

Il y a une grande différence entre hier et aujourd’hui’’, soutient Babacar Diop, membre de l’initiative. Autre point positif de la méthode, c’est qu’il est impossible d’avoir une ré-infestation d’une zone préalablement traitée. Parce les espèces présentes sur des périmètres proches présentent des différences génétiques. Donc, à chaque domaine correspond une espèce spécifique irradiée de façon ciblée. De plus, selon ces scientifiques, les mouches tsé-tsé ne migrent pas. Après la zone des Niayes, le cap sera bientôt mis sur le Sine-Saloum. Par ailleurs, au plan pédagogique, l’étude a été enrichissante. “Nous avons eu à encadrer beaucoup de jeunes Sénégalais dans la publication d’ouvrages scientifiques. Une trentaine au total. Le renforcement de capacités était aussi à l’ordre du jour. Hier, c’est nous qui allions dans les autres pays. Aujourd’hui, c’est chez nous que les autres viennent se former’’, déclare Mame Talla Seck, Chef du laboratoire de lutte contre les insectes ravageurs. L’ambassade des Etats-Unis au Sénégal prévoit des discussions avec l’Etat pour de nouvelles opportunités

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