Le cinéaste algérien Saddek El Kébir, qui a réalisé une soixantaine de films sur les animaux, a appelé, jeudi, à un « respect » de ces êtres à travers sa dernière fiction intitulée « Le bélier magique », projeté à l’Institut français de Dakar dans le cadre de la 19e édition du festival « Image et vie ».
Son film met en scène des enfants allant à la rencontre d’animaux « sympathiques », dans un parc zoologique à Alger, dont le directeur fait preuve de talent de magicien.
Quatre ans auparavant, le directeur du parc (interprété par Saddek El Kébir le réalisateur du film), défenseur des béliers à égorger, avait noué un pacte avec la jeune Khwala qui s’était ralliée à sa cause.
« Aujourd’hui, nous prenons conscience de plus en plus de l’environnement et des animaux qui vivent avec nous. Nous devons les protéger et les respecter », a plaidé le réalisateur algérien, devant les élèves du Collège d’enseignement moyen (CEM) de Soumbédioune venus voir le film.
Selon lui, il y a une cinquantaine d’années, « on ne savait pas que ces animaux et cet environnement avaient un sens dans notre vie. Aussi bien chez nous qu’en Amérique, en Europe, il y a un très grand problème de respect des animaux ».
Il souligne la nécessité de commencer la sensibilisation avec les enfants. « Ils jouent dans le film ; une manière de les atteindre et de les conscientiser sur le nouveau monde, leur monde qui les attend. Et il faut qu’ils protègent leur monde, et ils ne peuvent le faire qu’avec les animaux. Et pour les protéger, il faut les connaître », affirme-t-il.
Le réalisateur Saddek El Kébir invite la société civile à jouer un « grand rôle » dans la protection des animaux.
Le film met l’accent sur la protection du bélier, un animal au centre du sacrifice d’Abraham perpétué chaque année par de nombreux musulmans pour célébrer la Tabaski, nom donné au Sénégal et en Afrique de l’Ouest à la fête de l’Aïd-El Kébir qui marque la fin du Hajj.
« Oui pour le sacrifice, oui pour le rituel et non pour le commerce autour de cette célébration. Chez nous [en Algérie], on vous dit que pendant la fête du mouton, il faut égorger dans une famille autant de moutons que de garçons. Ce n’est pas le religieux qui le dit, mais le commerçant qui veut vendre », explique-t-il.
Le cinéaste engagé pour la protection des animaux milite pour la réalisation de films pour enfants et l’organisation de festivals de cinéma qui leur sont dédiés.
Il attire l’attention sur l’éducation cinématographique, « importante » à ses yeux.
La 19 e édition du festival « Image et vie », qui a démarré mercredi soir à la maison de la culture Douta Seck, a projeté deux films courts métrages, dont l’un est de la réalisatrice rwandaise Marie Clémentine Dusabejambo. Intitulé « Icyasha » (Etiquette en français), il met en exergue le non-respect des droits de l’enfant.
Le second, « Marche arrière », de la réalisatrice égyptienne Noha Adel porte sur l’intolérance.
Le festival sera clôturé dimanche à 18 heures, au musée des Civilisations noires, avec le film « Duga », du réalisateur burkinabé Abdoulaye Dao.