En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a finalement choisi ce lundi la désescalade dans la crise qui l’avait vu menacer d’expulsion dix ambassadeurs occidentaux, dont ceux des États-Unis, de France et d’Allemagne.
Au terme de plusieurs jours de tractations diplomatiques, Recep Tayyip Erdogan renonce à mettre sa menace à exécution et ne déclare donc pas persona non grata les dix ambassadeurs qui avaient pris la défense du philanthrope Osman Kavala. Le chef de l’État turc a estimé que les diplomates étaient « revenus de leur erreur » et espérait qu’ils seraient « plus prudents désormais ».
Une main tendue à la Turquie
Quelques heures avant ce dénouement, l’ambassade des États-Unis avait affirmé sur Twitter son attachement à l’article 41 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui interdit toute ingérence dans les affaires intérieures du pays hôte. Les autres ambassades concernées – dont celles de France et d’Allemagne – avaient retweeté ce message.
Tandis que la presse progouvernementale jubile en assurant que les pays occidentaux ont « fait machine arrière », d’autres observateurs – y compris d’anciens diplomates turcs – y voient plutôt une façon pour ces pays de ménager une sortie de crise à Tayyip Erdogan. Comme une sorte de main tendue pour éviter les conséquences graves, sur les relations diplomatiques mais aussi sur l’économie turque, qu’aurait eu le renvoi inédit de dix ambassadeurs.