Manifestement, l’incendie sur fond de polémiques pétro-gazières n’est pas en phase de s’éteindre dans le pays. Car, après le terrain politique, des mèches de flammes menacent d’atteindre le front syndical. En effet, la Confédération nationale de travailleurs du Sénégal (CNTS- FC) a tenue une conférence de presse hier durant laquelle elle a déploré l’attitude des employeurs du sous-secteur des transports d’hydrocarbures. Une attitude qui, selon eux, serait aux antipodes des « dispositions les plus élémentaires du code du travail ». « Dans le sous-secteur des transports d’hydrocarbures, qui constitue un maillon essentiel dans la distribution des produits pétroliers et gaziers, nous vivons aujourd’hui un climat social délétère qui nous impose d’alerter les autorités et l’opinion publique nationale », a fait savoir Sara Konaré, responsable syndical du sous secteur des transports d’hydrocarbures.
Selon lui, la rencontre avec la presse coïncide avec un contexte particulier pour le secteur du pétrole et du gaz avec les importantes découvertes de gisements offshore dans le pays. Poursuivant, il a soutenu qu’au moment où le SNTPG-FC et la Cnts-FC développent toutes sortes d’initiatives allant dans le sens d’apaiser les tensions, des employeurs s’adonneraient à des pratiques qui viseraient délibérément à saper cette volonté de réguler et de pacifier les relations professionnelles dans un sous secteur dont l’activité stratégique n’est plus à démontrer. Enumérant les points de friction, Sara Konaré a évoqué « le blocage par les employeurs des négociations du projet de convention collective des transporteurs d’hydrocarbures, le refus des patrons de se conformer aux dispositions du décret 67-1360 fixant les conditions et les modalités de désignation des délégués du personnel dans les entreprises et définissant leur mission. Des menaces sur les délégués du personnel. Licenciement abusif et violations délibérées des dispositions sur les libertés syndicales et la protection ».
A en croire toujours les dirigeants de ce syndicat affilié à la Cnts-Fc de M. Cheikh Diop, le traitement réservé aux travailleurs dans les entreprises d’hydrocarbures dénoterait un manque de respect flagrant des lois et règlements. En ce sens, le SNTPG-FC et la Cnts- FC pointent du doigt la société des transports Ahmed Djouma Ghazal qui, d’après eux, vient de licencier 14 travailleurs « au mépris de toutes les dispositions légales et réglementaires ».
Cheikh diop : « Les employeurs refusent de revenir à la table des négociations»
Prenant la parole, M. Cheikh Diop, le secrétaire général du Cnts-FC, n’a pas manqué de faire une genèse de la discorde entre travailleurs et patronat du secteur des hydrocarbures, notamment le sous-secteur des transports.
Selon lui, à mi-chemin, le syndicat des employeurs du transport des hydrocarbures a demandé à se retirer des négociations de la convention sur le pétrole signée la semaine dernière. Quand les autorités les ont interpelés sur leurs motivations, ils ont prétexté la situation économique du sous secteur des transports par rapport aux multinationales qui étaient autour de la table des négociations. Les travailleurs et les autorités leur ont concédé cela et, en lieu et place, eux- mêmes auraient accepté d’engager des négociations pour une convention annexe des transports d’hydrocarbures. «Nous avons pris les dispositions nécessaires pour justement engager ces négociations en même que celles du secteur du pétrole. Une personne ressource a été commise, des propositions ont été faites et nous nous sommes retrouvés pour stabiliser et entériner ces propositions avant de tomber d’accord sur un projet de convention du sous secteur transport d’hydrocarbures. Il reste maintient à négocier cette convention composée d’une trentaine d’articles », a longuement expliqué M. Cheikh Diop. Il précise, tout en s’en désolant, que, depuis lors, les employeurs refusent de revenir à la tables des négociations. C’est la raison pour laquelle, selon lui, le syndicat des travailleurs du secteur des transports d’hydrocarbures va engager un bras de fer avec son patronat. Pour annoncer la couleur avant de déclencher les hostilités, par un préavis de grève sera déposé dès après la fête de Tabaski.