Le doyen des juges a mis en accusation Mamadou Camara pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste affiliée à l’Etat islamique avant d’ordonner son renvoi devant la Chambre criminelle.
Le parquet et le Doyen des juges confirment que Camara est un terroriste présumé, recruté par Daesh et envoyé au Sénégal, renseigne Libération.
Les faits remontent au 1er février 2018 lorsque la Direction de la police de l’air et des frontières (Dpaf) a signalé le passage au niveau du poste frontalier de Kidira de Mamadou Camara.
Ce dernier aurait séjourné dans un camp terroriste au Nord Mali.
Lors de son interrogatoire, il a soutenu avoir quitté le Sénégal cinq mois auparavant par le poste frontalier de Diama pour émigrer en Espagne.
Passant par la Mauritanie puis le Mali, il aurait rejoint la frontière algérienne à bord d’un bus mais il déclare qu’à son arrivée, il a été vendu à son insu puis kidnappé pendant 20 jours par une bande de braqueurs qui ont fini par le libérer après reversement d’une rançon de 200.000F CFa que ses parents lui ont envoyé du Sénégal.
Il se serait ensuite rendu à Borg, localité située à 4 jours de marche du côté algérien. Trois jours plus tard, il aurait été enlevé par des Touaregs affiliés au groupe terroriste Etat islamique qui l’ont conduit dans leur base dénommée « tasli », situé au Nord Mali.
Selon ses propos, ce groupe compterait plusieurs camps comportant chacun une quarantaine de combattants, avec un armement sophistiqué et très impressionnant.
Parmi les membres figureraient d’anciens militaires et gendarmes maliens qui auraient déserté à cause de leurs difficiles conditions d’existence, contre la promesse de bons salaires dans les rangs djihadistes.