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«Teddy RINER, un judoka français de légende, un multiple champion du monde et olympique, hors norme» par Amadou Bal BA –

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Judoka de légende, Teddy RINER, un bébé deha à 4,2 kilo, né le 7 avril 1989 à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Fils de Moïse RINER, un homme imposant, charismatique, froid, élégant, préférant les tenues africaines, et de Marie-Pierre MELGARD employée dans une crèche, Teddy RINER est le plus grand judoka de tous les temps. Sa mère aurait aimé avoir une fille «J’aurais dû être une fille. En tout cas, ma mère, tout au long de sa grossesse, en est restée persuadée. Maman voulait des filles. Lorsqu’elle est tombée enceinte de son premier enfant et que le médecin lui a déclaré qu’elle attendait un garçon, elle a été un peu déçue, puis s’est dite «Tant pis, la prochaine fois ce sera une fille», écrit Teddy RINER, dans son autobiographie, «Se dépasser». Son frère aîné, Moïse, est à Paris, lieu de résidence de ses parents. Ces derniers voulaient que Teddy naisse en Guadeloupe, au pays de leurs ancêtres. Aussi, et bien avant l’accouchement, sa mère est rentrée en Guadeloupe, laissant le père, un agent de la Poste, à Paris. Quatre mois plus tard, la famille est revenue en métropole, à la rue de Courcelles, non loin de la Porte de Champerret, à Paris. «Nous vivons un appartement très lumineux. Mes parents aiment bien le quartier, d’autant plus qu’ils y ont trouvé une bonne école, une petite structure privée, où les classes ne sont pas surchargées. Mon père et ma mère ne roulent pas sur l’or, mais ils sont prêts à faire beaucoup d’efforts pour que l’on grandisse bien», dit Teddy RINER, dans son autobiographie. Ses parents ne sont pas matérialistes et ont bien éduqué leurs enfants. Sa mère lui a fait la leçon quand Teddy a jeté, à l’âge de 3 ans, ses chaussures par la fenêtre «Ce qui compte à leurs yeux, c’est l’amour, l’honnêteté, le respect, pas d’avoir un sac dernier cri ou de changer de rideaux tous les deux ans», écrit Teddy RINER. Vivant dans une famille unie et joyeuse, présente, attentive et attentionnée, le judoka est resté positif «À la maison, je me suis toujours senti dans un cocon. L’ambiance y est vraiment à part ; on rit tout le temps. On joue et on blague en patois. On fait du foot dans le couloir. On se taquine, on est ensemble. On a tous les quatre la même philosophie : la vie est courte, il faut la croquer à pleines dents, et profiter de l’instant présent. Moi, je l’applique tout le temps», dit Teddy RINER.

Du haut de ses 2m04, avec 145 kg, porte-drapeau de l’équipe de France aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016, où il remporte sa deuxième médaille d’or olympique face au Japonais. Il a aussi aux JO de Paris 2024 remporté une nouvelle médaille d’or. Détenteur du record de 11 titres de champion du monde et de 4 distinctions olympiques en individuel, dont trois médailles d’or devenant, Teddy RINER est le judoka le plus titré de l’histoire. Il a forgé sa légende grâce à son talent inégalé et à sa détermination.

Bavard à l’école et turbulent, «Enfant, je ne faisais jamais de pause, je suis une vraie pile Duracell», écrit Teddy RINER, dans son autobiographie. Teddy RINER, très jeune, était hyperactif, habile, fougueux et tonique, «pétard à canaliser», aussi sa mère l’inscrit, à l’âge de cinq ans, à dans un club multisport, à l’Aquaboulevard, Paris 15ème. «Dès que j’ai cinq ans, pour m’apprendre à jouer avec ce grand corps, et à dépenser toute mon énergie, mes parents me font faire du sport. J’accroche tout de suite, je prends un plaisir fou : c’est une révélation. Avec le sport, je viens de découvrir le meilleur moyen de me défouler et ça occupe presque tout mon temps libre. Je suis fait pour le sport ; ça correspond à mon physique, à mon dynamisme, à mon sens de la compétition», dit Teddy RINER. Au début, le jeune Teddy est passionné de l’escalade, du golf, du tennis ou de la natation. Cependant, très rapidement, il s’oriente vers le judo et le football, mais il optera pour le judo. À quinze ans, Teddy rejoint l’équipe de France à l’INSEP. À 12 ans, en minime, il gagne le championnat de Paris, et troisième Île-de-France, et intègre le groupe Élite et ses stages, mais continue ses bavardages. Quand il rejoint le PSG-Judo, à l’Aquaboulevard, et y retrouve David DOUILLET. Il choisit définitivement le judo, «le seul sport qui aide à grandir», écrit-il dans son autobiographie. Il a désormais pour ambition de devenir judoka de haut niveau, en intégrant un Pôle Espoir, de Rouen, sous Dominique PAOLOZI, qui avait pris en charge David DOUILLET. À quinze ans, Teddy RINER devient champion de France. Stéphane TRAINEAU, l’entraîneur national, lui propose de rejoindre l’INSEP, dans le Bois de Vincennes, à Paris 12e, dans la cour des grands, sur un parcours d’un an, au lieu de cinq ans. Après la rage de vaincre, il apprend le courage. À 18 ans, il devient champion d’Europe senior et champion du monde de 100 kilos. Les médias et les sponsors sont aux petits soins.

Devenu professionnel en judo, en maître du tatami incontesté, Teddy RINER, et comme le prouvent les Jeux olympiques de Paris 2024, est resté dans la durée, le meilleur dans son art, en raflant tous les titres. En effet, à Paris 2024, il a décroché le troisième titre olympique et son équipe de judokas, sur les 64 médailles olympiques, en a rapporté 10 à la France. Teddy RINER est le judoka le plus titré de tous les temps : 11 titres mondiaux (2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2013, 2014, 2015, deux titres en 2017, 2023) ; 3 médailles d’or olympiques en individuel (2012, 2016, 2024) et 2 médailles d’or par équipes (2021, 2024) ; 2 médailles de bronze olympiques en individuel (2008, 2021) ; 5 titres de champion d’Europe (2007, 2011, 2013, 2014, 2016) ; 4 titres du Grand Chelem (1 à Brasilia en 2019, 1 à Budapest en 2022, 1 à Antalya 2024, 1 à Douchanbé en 2024) ; 4 titres de champion de France (2008, 2011, 2014 et 2015) ; 4 Masters mondiaux (2010, 2011, 2015 et 2021) ; 8 Paris Grand Slam (2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2023, 2024) ; 1 Open de Marrakech (2024) et 1 Open de Madrid (2024).

Comme tout immense champion, Teddy RINER a sa méthode d’entraînement et une rigueur infaillible. Sur un tatami, Teddy RINER avoue ne «jamais sous-estimer un adversaire, même le plus modeste» un état d’esprit qu’il entretient avec soin depuis l’enfance, depuis ce jour où, opposé à son frère Moïse DIMITRI, plus âgé que lui de 2 ans, il a perdu le combat en moins de 20 secondes. «Je lui étais supérieur. J’avais l’occasion, en le battant, de montrer aux parents qui était le plus fort. Mais j’étais trop sûr de moi. Je suis arrivé la fleur au fusil. Il m’a balayé», dit Teddy RINER.

Très concerné par le bien-être des enfants, porteur de valeurs de fraternité et de solidarité et d’humanisme, Teddy RINER est un ambassadeur de l’UNICEF, et aide à la collecte de fonds : «Quand j’ai vu le travail sans relâche mené par UNICEF, j’ai compris le changement que cela apportait dans la vie des enfants et j’ai eu envie d’aider au maximum pour contribuer à ce changement, au Togo et dans d’autres pays du monde. On ne peut pas rester insensible au fait que plus de 2 millions d’enfants ne survivent pas à leur premier mois de vie et que parmi eux, 80 % sont décédés de causes qui auraient pu être évitées ou bien traitées», dit Teddy RINER. En effet, porteur de valeurs comme le respect, la générosité et le partage, Teddy RINER est un remarquable avocat pour la cause des enfants, notamment les plus défavorisés et en situation d’urgence.

Références bibliographiques

RINER (Teddy), De PLUNKETT (Lorraine), Se dépasser toujours, Paris, Plon, 2012, 146 pages ;

RINER (Teddy), LE BERRE (Fred ), DOMON (Jacques), Teddy Riner : objectif or, Paris, Dargaud, 2012, 48 pages ;

RINER (Teddy) BEKKA (Jikkô), Teddy Riner, bande dessinée, Paris, Dargaud, 2016, vol I, «La colère du dragon», 48 pages et 2016, vol II, «la force des vagues», 48 pages ;

BILLIOUD (Jean-Michel), Teddy Riner. S’inspirer des plus grands pour devenir le meilleur, Paris, Albin Michel, 2021, 193 pages ;

CHAMOULAUT (Lionel) LAGRUE (Pierre) LORIN (Philippe), Champions en or, préface de Tony Estanguet, Paris, Archipel, 2019, 125 pages ;

COLLOT (Cyrill), CAIOLLI (Luca), Une biographie de Teddy Riner, le géant du judo, Vanves, Hachette jeunesse, 2024, 128 pages ;

DOMON (Jacques), Teddy Riner : objectif or, Paris, Dargaud, 2012, 48 pages ;

GASQUET de (Bernadette, docteur), RINER (Teddy), La puissance insoupçonnée du gainage, Paris, Marabout, 2021, 223 pages ;

GRALL (Mickaël), Teddy Riner : son parcours, ses points forts, ses records, Paris, éditions Gründ, 2021, 64 pages ;

KOLENDER (Sandra), Teddy Riner, l’homme au Kimono d’or, Paris, Hugo Press, 2024, 160 pages ;

TRIAUREAU (Jacques), Teddy Riner qui voulait de l’or, Paris, Bélize, 2013, 32 pages.

Paris, le 13 août 2024, par Amadou Bal BA –

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