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Soudan du Sud: tension à Juba, la maison de l’ex-chef de l’armée encerclée

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La tension était palpable samedi dans la capitale sud-soudanaise Juba, où de nombreux habitants restaient cloîtrés chez eux alors que des dizaines de soldats encerclaient la résidence de l’ancien chef de l’armée, l’influent Paul Malong, afin de désarmer ses gardes du corps.

Ce déploiement a été confirmé à l’AFP par le porte-parole du président Salva Kiir, Ateny Wek Ateny, qui a assuré que “la situation est normale” et que “l’armée effectue un devoir de routine”, et le ministre de l’Information Michael Makuei.

Selon un ordre signé lundi par le président Kiir et dont l’AFP a obtenu copie, l’armée a notamment pour tâche de désarmer les gardes du corps de Paul Malong. En cas de résistance, les soldats ont ordre de faire usage d’“une force raisonnable”, indique ce document qui n’explique toutefois pas les motivations du président.

Face à ce déploiement militaire dans la capitale de ce pays en proie à une guerre civile depuis près de quatre ans, de nombreux habitants ont déserté les rues de Juba et restaient cloîtrés chez eux, dans la crainte d’affrontements. “Je ne suis pas sorti de chez moi depuis ce matin (…), des combats pourraient éclater”, a déclaré l’un d’eux, Moses Alier, joint par téléphone par l’AFP.

Assigné à résidence, Paul Malong avait été démis de ses fonctions en mai par Salva Kiir. Cette décision avait suscité de vives inquiétudes parmi la population, qui craignait de possibles affrontements entre les troupes de M. Malong et celles loyales au président.

Ces inquiétudes avaient été renforcées par le départ de Malong de Juba en convoi routier en direction de sa région natale du Bahr el-Ghazal (nord-ouest), mais le général était finalement rentré à Juba, assurant n’avoir jamais eu l’intention de se rebeller.

Deux ans et demi après son indépendance en juillet 2011, le Soudan du Sud a plongé dans une guerre civile marquée par des violences ethniques et alimentée par une rivalité entre M. Kiir et son ancien vice-président, le chef rebelle Riek Machar.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, poussé environ 4 millions de personnes à fuir leur foyer et rendu plus de la moitié des 12 millions d’habitants dépendants de l’aide alimentaire.

Extrêmement influent, au point d‘être considéré par certains comme plus puissant que le président Kiir, Paul Malong avait été nommé par ce dernier chef d‘état-major de l’armée en avril 2014.

Issu comme le président de l’ethnie dinka, il est considéré comme l’instigateur des combats qui avaient éclaté dans la capitale – faisant des centaines de morts – en juillet 2016.

En mai, le président Kiir avait présenté le limogeage de M. Malong comme “une décision de routine”.

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