« Ce livre est le fruit de très longues années de recherches sur les plantes médicinales depuis 1984. J’étais agent technique des eaux et forêts dans la zone du Gandiolé. Dans ces plantes qui ont disparu, il y a des lignées et des herbacés. C’est pour vous dire qu’il y a en tout 100 plantes qui ont disparu dans les 7 régions du Nord. C’est pour cela que nous menons très sérieusement des enquêtes approfondies », a fait savoir le Colonel Pape Momar Faye.
Le Colonel, conservateur de parc national, qui a consacré toute sa vie à la protection de plantes, vient de publier un livre alerte intitulé, « Plantes médicinales et savoirs locaux : un patrimoine économique, social et culturel menacé de disparition au Sénégal ».
Pour l’auteur, ce phénomène s’explique par l’avancée du front agricole, les pressions anthropiques, les feux de brousse, la monoculture de l’arachide et les changements climatiques, entre autres.
«Ce sont des phénomènes anthropiques qui coïncident souvent avec les changements climatiques parce que si vous coupez une végétation dans une marre, tout au tour vous allez voir que cette marre va baisser. Ce sont les phénomènes climatiques qui sont responsables de la disparition de ces plantes. Il y avait des peuplements de beaucoup d’espèces animales qui ont disparu de ces terroirs dans ces zones», explique l’auteur.
Et pour solution à la saignée de ces plantes importante pour l’équilibre sanitaire et socio-économique des populations, il propose un programme de protection.
« Il y a un existant qui est là ; il faut le recenser, savoir où se trouvent ces espèces et à partir de là avoir des semenciers en utilisant les graines de ces espèces, les élever en pépinière, promouvoir non seulement un reboisement, mais un enrichissement dans ces terroirs. En plus du reboisement qui a été fait depuis des années dans les territoires, il faut un enrichissement des espèces .C’est vrai qu’il y a quelque chose en place sur lequel l’Etat, les collectivités locales travaillent mais, il faut pousser la réflexion en mettant en place un programme recherche développement », plaide l’auteur qui a dédicacé son livre au ministère de l’environnement et du Développement durable.