«Sénégal : Amadou BA, premier ministre, candidat de Benno aux présidentielles de 2024» par Amadou Bal BA –
C’est finalement, Amadou BA, premier ministre, qui a été choisi comme candidat de Benno aux présidentielles du 25 février 2024 en raison de ses «qualités d’humilité, d’écoute, pour diriger et rassembler, au-delà de Benno» dit M. Moustapha NIASSE en charge des concertations. Fait sans précédent, nous assistons, à moins de six mois des présidentielles, la désignation du candidat de la majorité présidentiel a été tardif et chaotique. Mais le choix de Amadou BA paraît logique ; écarté pendant longtemps du pouvoir, s’il a été nommé premier, ce n’était pas par hasard ; peu de choses sont innocentes en Politique.
Le choix était délicat ou périlleux ; l’alternance de 2000, s’était produite à la suite des combats fratricides entre Moustapha NIASSE et Ousmane Tanor DIENG. Les défections de Moustapha NIASSE et de Djibo KA avaient en partie causé la chute des Socialistes, après 40 ans au pouvoir. La fois dernière la rencontre des dirigeants de l’APR, le 19 juillet 2023 (Voir mon post) s’était terminée par un pugilat. Au sein de la majorité, et à la suite du retrait du président Macky SALL de la course présidentielle (Voir mon post du 2 juillet 2023), les appétits s’aiguisent. Cinq personnalités de l’APR ne lâchent pas le morceau, chacun voulant être investi : Amadou BA, Premier ministre, Abdoulaye Daouda DIALLO, Abdoulaye DIOUF, Aly N’Gouille N’DIAYE, qui a grandi à Danthiady, et Mahammad Abdallah DIONNE. Sont discrets et absents de la course présidentielle, les alliés de l’APR, ainsi les personnalités ayant bénéficié de la grâce présidentielle (Khalifa SALL, ancien maire de Dakar, Karim WADE, exilé). Il est probable que les autres prétendants au trône aient obtenu des promesses de compensation.
Dans le camp d’en face, il ne reste à ma connaissance, de personnalité politique significative que Mme Aminata TOURE dite Mimi, qui avait quitté l’APR, pour n’avoir pas été choisie pour le poste de présidente de l’Assemblée nationale. Son projet politique reste flou et vague ; Mme TOURE à sa conférence de presse annonçant sa candidature aux présidentielles, n’avait exposé aucune ligne directrice. «On verra par la suite», avait-elle dit. L’humiliation, comme dans le cas de GANDHI, peut être une source de sursaut, tout ressentiment serait contreproductif.
Dans le camp de M. Ousmane SONKO, maintenant sous mandat de dépôt (Voir mon post 31 juillet 2023), avant l’interdiction du PASTEF, ses militants avaient refusé carrément refusé d’examiner sur un plan B. M. SONKO qui avait toutes les cartes en main, à mon sens, a mal géré ses succès électoraux, ainsi l’affaire des salons de massage ; il aurait pu dès le départ, au lieu de commencer par mentir, puis par dire qu’il y est allé pour soigner son mal de dos, éteindre dès le départ l’incendie. On ne refait pas le match. Chroniqueur, je me frottais les doigts pour un match Macky SALL contre Ousmane SONKO. Il s’est enfermé dans une logique de violence, insurrectionnelle, de menaces de brûler le pays, sans s’attacher à rechercher un projet alternatif et des alliés pour sa victoire, sortant ainsi du champ républicain et démocratique.
M. Amadou BA, le candidat de la majorité présidentielle a devant lui plusieurs défis :
- Eviter des dissidences, pouvant renforcer l’opposition, notamment la candidature de Mme Aminata TOURE ; Désigner un candidat de rupture, intègre pour de nouveaux grands défis ;
Contrairement à une polémique misérable avec ses mensonges et instrumentalisations à caractère ethniciste, Amadou BA, né le 17 mai 1961, est un authentique sénégalais. Né à Dakar, le 17 mai 1961, sa mère, Mariame BAL, disparue le 20 juin 2017, une descendante de Thierno Sileymane BAL. Par conséquent, Amadou BA est un très lointain cousin et j’avais évoqué avec lui de ce possible lien de parenté lors de son passage à Paris pour la levée du corps de Jacques DIOUF, (voir mon article Médiapart 21 aout 2019). Ses ancêtres sont originaires de Loboudou Doué, non loin de Guédé, dans le département de Podor. Cheikh Moussa CAMARA de Ganguel (1864-1945, voir mon article), estime que les BA, sont des descendants de Coly Tenguella BA, l’unificateur du Fouta-Toro (voir mon article, Médiapart, 11 janvier 2020).
- Tenir compte de toutes les composantes de la Nation ; Aucun candidat ne peut gagner aux présidentielles, sans la soutien du Fouta-Toro, des Peuls et de leurs diasporas ; dans cette élection disputée chaque voix compte ;
Amadou BA né le 17 mai 1961 est un authentique Peul, un Déniyanké, de culture ouolof. Sa mère décédé BAL est une descendante de Thierno Souleymane BAL. C’est donc un cousin très lointain.
- Trouver surtout un projet politique alternatif crédible, novateur et à la mesure des enjeux de notre temps. Il va de soi de 2012 à 2019 le président Macky SALL, un Pharaon des temps modernes, par ses infrastructures, a considérablement changé la donné et amélioré, substantiellement la condition de vie des Sénégalais.
Cependant, 2024 n’est plus 2012, la donne politique a dramatiquement évolué, et cela être à mettre en partie au crédit d’Ousmane SONKO, qui a raté la capitalisation de ses succès, les Sénégalais réclament plus de souveraineté, une nouvelle ère de coopération avec la France, plus de justice dans la répartition des richesses, une gouvernance sobre et vertueuse, un début d’industrialisation et consommer ce que nous produisons. Ce qu’on attend, ce n’est pas une simple révolution de palais, ou de partage du pouvoir, qui sera sanctionnée par les électeurs, mais de très fortes mesures, de nature à renforcer le prestige interne et international du Sénégal, de ce Grand Petit Pays, vitrine de la démocratie, pour un mieux-être de tous.
Paris, le 9 septembre 2023, par Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/