SARE YOBA : les mariages et grossesses précoces, la deperdition scolaire des filles
Moussa Baldé directeur A Saré Yoba, une commune de la région de Kolda, situé à dix Kilomètres de la Guinée Bissau la scolarisation des jeunes filles ne fait pas toujours long feu. Pourtant au départ, elles sont plus nombreuses que les garçons. Une supériorité qui ne dure que le temps d’une rose. A partir du CMI, les filles abandonnent et laissent la place aux garçons. Moussa Baldé, directeur de l’école Thierno Salif Ba donne les chiffres. « On a 373 filles sur 219 garçons ce qui veut dire que malgré le fait, la tendance est toujours bonne »
Sur les causes de l’abandon, le mariage précoce et les grossesses non désirées sont en première ligne. S’y ajoute la négligence des parents accentuée par une croyance qui voudrait que la fille ne fasse pas des études poussées. « Il faut aussi constater que même si les grossesses précoces existent, les taux sont faibles comparés à ceux des collèges. Dans notre établissement, sur 10 filles une est souvent victime voire même moins » explique le directeur.
Ceci a une répercussion sur les résultats de l’établissement qui dégringolent d’une année à une autre. Par exemple si en 2015 le taux de réussite était de plus de 10% , en 2016, il a chuté jusqu’à 2% . Pour les solutions, des sensibilisations se font, il y a également des organisations non gouvernementales qui interviennent dans ce domaine et qui font ce travail en collaboration avec les familles et l’établissement .
Par rapport à la législation qui interdit les mariages précoces et la possibilité de saisir les autorités au cas où les parents s’entêteraient à donner leurs filles en mariages, le directeur notifie que ce sont les ONG qui s’en charge
L’Etat civile s’ajoute aussi aux causes, c’est en classe de CM2 où il faut aller faire l’examen que les enseignants se rendent compte que certains enfant n’ont pas d’extraits de naissance
L’école s’est mobilisée et travaille notamment avec les inspections pour régler cette situation selon M. Baldé. « Il faut dire que souvent la frontalité avec la Guinée Bissau fait souvent que c’est difficile parfois on insiste mais on fini par perdre l’enfant qui ne fera pas son examen. On a eu un cas il s’agissait d’une fille et on a fini par comprendre que sa famille ne voulait pas qu’elle poursuive ses études » se désole le directeur.