Elle se défend de tout génocide contre les Rohingyas. L’ancienne icône de la démocratie, la birmane Aung San Suu Kyi, est entendue ce mercredi 11 décembre, devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans le cadre de l’accusation de génocide à l’encontre de la minorité Rohingyas. L’armée birmane a peut-être fait usage d’une « force disproportionnée » lors des exactions contre la minorité musulmane, mais jamais avec une « intention génocidaire », a-t-elle notamment déclaré.
La cheffe de facto du gouvernement birman est apparue ferme et déterminée à la tête de la délégation birmane devant la Cour, où elle défend personnellement l’intérêt de son pays, à majorité bouddhiste, mis en cause par la Gambie pour les massacres et persécutions contre la minorité musulmane des Rohingyas.
Depuis août 2017, quelque 740 000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de l’armée birmane et de milices bouddhistes, qualifiées de « génocide » par des enquêteurs de l’ONU. La Gambie, mandatée par les 57 États membres de l’Organisation de la coopération islamique, estime que la Birmanie a violé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, un traité de droit international approuvé en 1948.
« Force disproportionnée »
Autrefois saluée par la communauté internationale pour son opposition à la junte militaire birmane, Suu Kyi, 74 ans, se tient désormais du côté de l’armée de l’État de l’Asie du Sud-Est, en proie à un « conflit armé interne », selon ses dires. « Veuillez garder à l’esprit cette situation complexe et le défi lancé à la souveraineté et à la sécurité dans notre pays lorsque vous évaluez l’intention de ceux qui ont tenté de faire face à la rébellion », a-t-elle déclaré devant la CIJ, plus haute juridiction de l’ONU.