DERNIERES INFOS
S'informer devient un réel plaisir

Rapts d’enfants : Enfin, Ramatouye Gueye Diop sort de son aphasie!

0

Son mutisme sur les rapts d’enfants suivis de meurtre a été dénoncé. Beaucoup n’ont pas compris pourquoi Ndèye Ramatoulaye Gueye Diop a gardé le silence au moment où la psychose gagnait les parents. Le ministre de la Bonne gouvernance et de la Protection de l’enfance s’explique.

Le silence de madame le ministre de la Bonne gouvernance et de la Protection de l’enfance sur les rapts d’enfants suivis de meurtre qui ont crée la psychose au Sénégal avait suscité moult questions. Nombreux ont été ceux qui fustigeaient son mutisme. Ndèye Ramatoulaye Gueye Diop a donné les raisons pour lesquelles elle avait gardé son calme.

Si elle ne s’est pas prononcée sur le cas de Fallou Diop, dont le corps sans vie a été trouvé à Rufisque, c’était pour mettre à l’aise son collègue de l’Intérieur. « J’ai jugé que la sécurité publique incombait à son ministère. Et, comme nous sommes dans le même gouvernement, il y a une solidarité gouvernementale. Quand un ministre se prononce sur une question, c’est l’ensemble du gouvernement qui a réagi », a-t-elle expliqué hier, à l’occasion d’une conférence de presse qu’elle animait conjointement avec Aly Ngouille Ndiaye.

En effet, madame le ministre prend le contre-pied de ceux qui soutiennent qu’elle a fauté en gardant le silence sur les rapts d’enfants suivis de meurtre. « C’était un choix, une option que j’assumais, que je continue d’assumer. J’ai préféré d’abord aller moi-même sur le terrain et ne pas m’appesantir sur mes techniciens. Je suis allée moi-même sur le terrain pour être sûr de la véracité des chiffres pour pouvoir communiquer après. Un responsable, quand il parle, il doit parler de choses qu’il maitrise ».

A l’en croire, ce n’est pas parce qu’elle n’a pas communiqué qu’elle n’a pas été sur le terrain. Elle a été chez la fillette qui a été violée et tuée pour présenter ses condoléances à la famille éplorée sans que la presse ne soit au courant. « Je respectais le deuil de cette famille. Je ne peux pas comprendre que quelqu’un qui est dans la douleur, que j’amène les photographes, les journalistes pour m’afficher. Il faut un minimum de respect pour les gens », dit-elle.

Pourquoi Ndèye Ramatoulaye Gueye Diop n’a pas fait pareil pour le cas de Fallou Diop ? « Si je n’ai pas été chez Fallou Diop, c’était pour résister à la pression de ceux qui m’attaquaient. Pour moi, aller présenter mes condoléances, serait vraiment céder à cette pression », rétorque-t-elle.

Dans le même sillage, elle a fait savoir que les portes de son département sont grandement ouvertes à tous ceux qui désirent avoir des informations sur les situations des enfants. Egalement, elle a lancé un message aux parents en leur demandant de ne pas fuir leurs responsabilités de premiers protecteurs des enfants.

« L’Etat peut venir en amont, essayer de mettre un dispositif pour freiner cette recrudescence des enfants enlevés. Mais l’on ne peut pas mettre un policier derrière chaque enfant. Il revient à la communauté de prendre en charge ses enfants », prévient-elle.

 

1585 enfants retirés de la rue, la seconde phase démarre aujourd’hui

Par ailleurs, le ministre s’est prononcé sur le retrait des enfants. Et, c’est pour annoncer que 1585 ont été retirés de la rue. Aussitôt après sa nomination à la tête de ce ministère, elle a été sur le terrain pour faire l’état des lieux et évaluer la première étape déjà entamée. « J’ai eu à discuter avec tous les acteurs. J’ai fait le tour des familles religieuses. J’ai rencontré les maitres coraniques dans leur ensemble et la fédération des maitres coraniques. Ça m’a permis d’évaluer le travail qui a été fait en amont, identifier les goulots d’étranglement par rapport à la première phase de retrait. Et, sur la base de tout ça, on est arrivé à un schéma qui, nous pensons, pourrait répondre à nos attentes. Donc, c’est grâce au travail qui a été fait en amont et qui n’a pas été médiatisé qu’on a pu avoir ses résultats pour pouvoir procéder à une seconde phase ».

La seconde phase va démarrer aujourd’hui. « Il y a plusieurs ministères qui sont impliqués (Intérieur, Justice, Santé). Nous sommes dans une coordination et nous voulons mutualiser tous nos efforts pour réussir ces retraits. Ce ne sera pas en une seule phase. Cela se fera progressivement. Et dès demain (aujourd’hui), on pourrait vous donner des chiffres par rapport aux retraits qui ont été effectués », a annoncé Ndèye Ramatoulaye Gueye Diop avant d’ajouter : « On a aussi discuté avec les ‘’Daaras internat’’ pour qu’ils puissent accueillir les enfants talibés qui seront retirés de la rue. Les enfants non talibés seront orientés vers les centres d’accueil ».

Toujours, lors de son face-à-face avec la presse, le ministre de la Bonne gouvernance et de la Protection de l’enfance a énuméré une kyrielle de mesures visant à renforcer la surveillance des frontières. « On va donner des instructions à la Police des frontières pour qu’ils ne laissent pas des enfants entrer dans le territoire s’ils ne sont pas accompagnés. Et si tel est le cas, il faudrait qu’il y ait un document qui justifie ça. Au niveau des gares routières, on va voir avec la fédération des transporteurs pour qu’ils ne transportent plus les enfants qui ne sont pas accompagnés. Ce sera un peu difficile mais, nous allons nous y atteler pour que ce soit opérationnel », promet-elle.

 

 

 

 

 

 

 

laissez un commentaire