31 mai 1995 – 3 mars 2018. Entre le dernier match de George Weah sous les couleurs du PSG, et la probable première apparition de son fils Timothy (18 ans) avec le club de la capitale, près de vingt-trois ans ont passé. Et le contexte sera bien différent…
Il a beau avoir pas mal de choses à gérer dans ses nouvelles fonctions, George Weah portera très certainement un regard attentif au déplacement du PSG à Troyes ce samedi. Pas parce que cette rencontre est décisive dans la course au titre, non, mais plutôt parce que le nouveau président du Liberia devrait assister aux débuts professionnels de son fils Timothy, tout juste dix-huit ans, présent dans le groupe d’Unai Emery pour la première fois. Neymar blessé, Mbappé convalescent, Cavani ménagé, la ligne d’attaque parisienne doit être totalement repensée pour ce match au stade de l’Aube, et Timothy Weah devrait donc en profiter. Un moment particulier, forcément, qui doit permettre à la famille Weah de tourner une page vieille de vingt-trois ans.
Quand le Parc des Princes avait tout fait à l’envers…
Car le 31 mai 1995, pour ce que « Mister George » espérait être une fête à l’occasion de son dernier match sous les couleurs parisiennes, le Parc des Princes avait tout fait à l’envers. Enragés par les sept défaites sur la phase retour du Championnat et une élimination frustrante en demi-finales de la Ligue des champions face à l’AC Milan (0-1, 0-2), les supporters parisiens avait laissé éclaté leur colère de la façon la plus stupide qui soit, à coups de banderoles et chants insultants. Et au milieu de tout ça, un Weah conspué à chaque ballon touché et visé par un message raciste («Weah, on n’a pas besoin de toi», apercevait-on en tribune Boulogne, S façon nazie et croix celtiques en prime) avait demandé à sortir à la mi-temps. Adieux ratés, incompréhension et rancune compréhensible. Curieuse façon de rendre hommage à l’un des meilleurs joueurs passés par son club, en route pour soulever le Ballon d’Or France Football…
Le temps a passé, donc, et voilà aujourd’hui le fiston prêt à reprendre le flambeau dans un climat totalement différent. Si la consécration en C1 se fait toujours attendre, ce PSG-là est ultra-dominant en Ligue 1 et, surtout, a su faire le ménage parmi ses fans les moins recommandables. Qu’il débute ou non la rencontre à Troyes, Timothy Weah devrait avoir sa chance, et confirmer au grand public les belles promesses affichées en équipes de jeunes du club depuis son arrivée en 2014. Cette saison, celui qui est régulièrement aligné sur l’aile gauche avec les U19 a marqué un but en sept matches de Youth League, et est également apparu à six reprises avec l’équipe réserve en N2 (pour deux buts). La suite de l’histoire ne sera peut-être pas aussi glorieuse que celle écrite par son père à Paris, mais elle lui appartient.
