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Processus électoral: L’opposition encore divisée

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Comme il fallait s’y attendre la proposition de dix mille signatures demandées à tout candidat à la présidentielle divise l’opposition.

L’opposition significative la rejette catégoriquement alors que l’autre frange soupçonnée d’être la cinquième colonne du pouvoir est favorable à cette proposition.

Le président de la République doit certainement rire sous cape avec la division de l’opposition sur les travaux du Cadre de concertation sur le processus électoral (Ccpe). En effet, une frange de l’opposition, la moins significative certes, est favorable au parrainage ou au nombre de signatures -10 000 – demandées à tout candidat à l’élection présidentielle. Alors que vingt et un partis politiques et les organisations démocratiques signataires de l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied) au Sénégal s’opposent à ce système qu’ils jugent anti démocratique. Cette opposition dite radicale le considère surtout comme une manœuvre pour éliminer certains opposants de la compétition électorale avec la complicité du Conseil constitutionnel qui pourrait être tenté à invalider des candidatures sous prétexte que celles-ci comporteraient de fausses signatures comme ce fut le cas à l’élection présidentielle de 2012.

Mais le Président Macky Sall et sa mouvance présidentielle pourront compter sur cette opposition pour imposer leur diktat, comme ce fut le cas lors des concertations sur les législatives. On se souvient que la mouvance présidentielle avait imposé, avec le soutien de la Cena et surtout de cette opposition, la modification de la loi électorale, en permettant à l’électeur de choisir cinq bulletins de vote au lieu de l’ensemble des bulletins. La mouvance présidentielle a, en effet, proposé ce système de signatures pour dit-elle, éviter la pléthore de candidats comme ce fut le cas lors des élections législatives du 30 juillet 2017 où on s’est retrouvé avec 47 listes. Elle est soutenue en cela par des partis de l’opposition la moins significative. Mais du fait de leur nombre, ils pèsent lourd sur la balance au moment des négociations entre pouvoir et opposition.

Paradoxalement, cette opposition favorable à cette proposition n’est pas du tout représentative. En dehors de l’Ucs et Yessal aucun autre parti n’est représenté à l’Assemblée nationale. Et si le parrainage est validé, ils n’ont aucune chance de participer à cette présidentielle.

Le Front national signataire de l’Ied accuse Modou Diagne Fada et Abdoulaye Baldé de rouler pour le compte du pouvoir en avalisant cette proposition. «La majorité, en toute irresponsabilité, en complicité et de connivence avec les autres membres du Ccpe (la Cena, l’administration, la société civile, le président dudit cadre, Ldr/ Yessal de Modou Diagne Fada et l’Ucs de Abdoulaye Baldé) ont arbitrairement décidé, pour la présidentielle de 2019, de généraliser le parrainage aux partis et coalitions de partis légalement constitués et de le porter à 1 % (60 à 70 000 signatures) de l’électorat pour un fichier qui pourrait dépasser 7 000 000 d’électeurs avec la révision des listes électorales», accuse Aly Guèye, ajoutant que l’Ucs de Abdoulaye Baldé et Ldr Yessal de Fada sont la cinquième colonne de l’Apr.

Mais cette division de l’opposition par le chef de l’Apr n’est pas nouvelle. Il faut dire que le président de la République, candidat à sa propre succession, est devenu expert en la matière. Il a très tôt divisé l’opposition depuis son dialogue national au palais de la République, en passant par le référendum. Il a également réussi l’exploit de casser ses alliés de Benno Bokk Yaakaar. Toutes les formations politiques: le Ps, l’Afp, la Ld, le Pit, etc, qui le soutiennent ont volé en éclats.

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