La commission Electorale nationale Autonome (Cena) a évalué le processus électoral qui a abouti à la dernière présidentielle. Dans son rapport rendu public, hier, elle a compilé les nombreux dysfonctionnements qu’il faut corriger avant les prochaines échéances électorales.
En effet, pour ce qui est du fichier électoral qui avait constitué pendant longtemps un point de désaccord entre le pouvoir et l’opposition, la Cena a tranché en faveur de cette dernière. « A noter qu’en dépit de l’audit indépendant effectué par une équipe d’experts étrangers, l’opposition, surtout sa frange qui avait boudé le cadre de concertation, a continuer à réclamer le droit d’accéder au fichier électoral. La demande des partis politiques relative à leur accès au fichier est justifiée dans la mesure où une telle exigence se fonde sur l’article L. 48 du Code électoral ». Mais le problème réside dans l’absence de décret organisant ce contrôle. Ainsi, selon la Cena, pour éviter d’éventuels contentieux, l’organe recommande la prise du décret prévu par l’article L.48 du Code électoral en vue de déterminer, avec précision, les conditions d’organisations et de fonctionnement du fichier électoral.
La question du parrainage qui a été une source de tension politique est bien examinée par l’organe de contrôle des élections. Les membres n’ont pas apprécié le mépris dont a fait l’objet leur institution de la part du Conseil constitutionnel. Elle précise d’emblée qu’elle n’est pas interne-venue dans le contrôle et la validation des parrainages bien que cette séquence soit partie intégrante du processus électoral. A cet effet, la Cena estime qu’elle ne peut donc, en aucune manière et à aucun moment du processus de validation des candidatures à l’élection présidentielle, faire prévaloir sa mission de contrôle et de supervision du processus électoral.
Les difficultés rencontrées lors de l’enrôlement des citoyens sur les listes électorales sont bien ressorties dans le rapport de la Cena. L’institution a relevé plusieurs dysfonctionnements à travers ses démembrements (Cena et Decena). On peut citer, la non prise en compte de certaines spécificités dans les pays où les sénégalais votent, notamment une territoire étendu et/ou montagneux, insularité, etc. t la non-mise à la disposition des Commissions administratives (Ca) de la liste des inscrits ou rejets. Toutes les commissions électorales départementales autonomes (Ceda) se sont plaintes de cet état de fait. La Cena n’a pas occulté dans son rapport les dysfonctionnements constatés lors de la distribution des cartes d’électeurs. A ce propos, la Cena estime que l’opération de distribution des cartes à l’étranger devrait être confiées aux représentants des associations de ressortissants sénégalais.