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Polyandrie : dans ces sociétés, les femmes ont plusieurs maris

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La polyandrie est pour une femme le fait d’avoir plusieurs époux en même temps. Elle ne concernerait aujourd’hui que moins de dix sociétés (parfois des groupes minuscules) dans le monde qui la pratiquent depuis des siècles, alors que 85% des ethnies traditionnelles permettent la polygynie (le fait qu’un homme ait plusieurs épouses ou amantes). Où donc les femmes ont-elles plusieurs maris ?

Au Tibet / Au Népal
Chez les Tre-Bas du Tibet, la polyandrie est pratiquée lorsqu’une famille n’a que des filles et aucun fils. Ce système semble s’être instauré pour éviter la dilapidation des propriétés (car si une fille se marie, sa dot part dans une ethnie voisine). Dans l’ethnie tibétaine Ning-ba, c’est la femme qui hérite de la terre, ce qui très rare dans le monde. On évite ainsi de la disperser en mariant une fille à plusieurs maris qui en assurent la main d’œuvre. Les autres sœurs deviennent nonnes ou servantes dans le même objectif. L’époux qui passe la nuit dans la chambre conjugale a un petit signe pour prévenir les autres : il laisse ses chaussures devant la porte.
Au Nord-Est du Népal, une femme peut avoir plusieurs maris, ou être partagée par plusieurs maris, des frères la plupart du temps, dès 6 ans, qu’elle peut épouser collectivement le même jour. L’époux qui passe la nuit dans la chambre avertit les autres en laissant ses chaussures à la porte.

Au Paraguay et au Venezuela
Environ 60 % des enfants nés dans la tribu Ache ont un ou deux pères secondaires. La polyandrie est aussi avantageuse pour les enfants, puisque ceux-ci ont plusieurs pères qui leur apportent des ressources.
Dans la tribu Bari au Venezuela, l’anthropologue Stephen Beckerman a analysé le taux de survie des enfants en fonction du système conjugal : sur 194 enfants ayant plusieurs pères, 80 % survivent à l’âge de 15 ans. Ce taux chute à 64 % pour les 628 enfants de familles monogames.

En Chine
Chez Les Mosuo (une ethnie du sud-ouest de la Chine, dans la province du Yunnan autour du lac Lugu – environ 70 000 personnes), les femmes vivent leur vie sexuelle de façon très libérée, ce qui leur a valu un tourisme sulfureux. La polyandrie y est pratiquée depuis au moins 33 siècles, et remonte même à leur cosmogonie (leur vision du monde) qui prétend que leur peuple provient de 4 filles nées d’une seule grand-mère, qui eurent des fils et filles…. Dans ce système d’organisation matrilinéaire, les biens sont la propriété, les noms de famille, les titres passant par le lignage féminin. Les enfants appartiennent au clan de la mère. Les filles se choisissent un axia, un partenaire différent chaque soir s’ils elles veulent. Certaines n’ont qu’un « ami » dans leur vie, d’autres une centaine… Et plus l’homme vient de loin, plus le prestige de la femme grandit.

Dans les montagnes du Yunnan en Chine, les femmes Nane ne se marient jamais. Leurs enfants n’ont pas de père connu, car les femmes reçoivent la nuit des visiteurs furtifs qui ne peuvent prétendre à la paternité de leur progéniture. Les femmes Na restent toutes leurs vies entre elles, avec leurs sœurs et leurs frères, élevant ensemble les enfants des femmes. Elles n’ont ni mari, ni pères… On les considère comme les dernières Amazones, du nom de ce peuple mythiques de femmes qui vivaient entre elles. Ce système donna tort (et du fil intellectuel à retordre) à Claude Lévi-Strauss qui avait élaboré une théorie des systèmes de parenté.

En Inde
L’ethnologue Robin Fox a remarqué une coutume similaire de ces visites furtives chez les Nayars d’Inde. Une femme qui recevait jusqu’à douze amants était alors considérée comme mariée.

En République Démocratique du Congo
Une coutume ancestrale de l’ethnie Bashilélé (communément appelés Lele, dans les provinces voisines du Kasaï occidental (centre) et de Bandundu (centre-ouest) permet aux Congolaises d’avoir plusieurs maris. Une tradition très réglementée, rare en Afrique et encore plus dans le monde, née notamment du besoin de préserver l’ordre social. La colonisation et les risques de contracter des maladies sexuellement transmissibles ont participé à faire disparaître cette tradition. Mais en parallèle, il existe une coutume de « femme commune » entre plusieurs hommes. Un groupe de jeunes célibataires qui vit ensemble enlèvent de façon théâtrale à un autre clan ou à un époux maltraitant une femme, ou l’acquièrent lors d’une guerre. D’autres se proposent volontairement pour assumer cette fonction. Par dépit ou encore parce que le célibat leur pèse trop. Une sorte d’amende vient contrevenir la fréquentation par les hommes d’autres femmes. Et la note est encore plus salée lorsque la faute est accompagnée de circonstances aggravantes, comme aller trouver une autre femme pendant « la période de travail des champs et de la chasse.Les hommes ne sont pas libres. De même, les enfants de l’union appartiennent au groupe. Parfois l’homme le plus puissant du groupe met au point un plan pour devenir le mari exclusif de la femme.

Cette pratique est aussi recensée au Nigéria, chez les Abisi / Piti.

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