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POINT DE VUE. Féminicides : « il reste beaucoup à faire en faveur des proches des victimes »

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L’UNFF est la première association française créée par des familles de féminicide afin de venir en aide aux proches des victimes. Partie prenante lors du Grenelle des Violences conjugales, nous sommes fières des avancées faites en faveur des femmes mais néanmoins conscientes qu’il reste beaucoup à faire en faveur des familles de féminicide. Notre connaissance du terrain et nos collaborations avec les acteurs incontournables de la lutte contre les violences conjugales nous permettent d’être force de propositions pour combattre les féminicides.

Lutter contre les féminicides, c’est en premier lieu, avoir une vraie politique de prévention à l’encontre de ces violences. Un arsenal légal existe déjà mais au-delà, il nous semble indispensable que les protagonistes de ce combat (gendarmerie et police nationale, avocats, magistrats, médecins, travailleurs sociaux) puissent bénéficier des connaissances des associations de terrain. À ce titre, l’UNFF travaille avec la section Prévention Partenariat de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale et le ministère de la Justice.

 

Un statut aux familles co-victimes

Lutter contre les féminicides, c’est également reconnaître de façon officielle un statut aux familles des féminicides, véritables co-victimes. Il a été démontré que la force du trauma des familles est semblable à celle des victimes d’attentats. Il existe un statut pour les proches de victimes d’attentats alors que la loi est muette sur les féminicides. Il nous semble donc essentiel d’établir une charte récapitulant les droits dont peuvent bénéficier ces victimes collatérales : droit à l’information, droit à la santé, droit à la reconnaissance et droit à la justice. Cette reconnaissance de la société favoriserait leur reconstruction et libérerait la parole, seul moyen de prendre la pleine mesure de ce phénomène grandissant.

 

Notre combat porte également sur la reconnaissance de la responsabilité de l’auteur d’un féminicide après son suicide. En effet, si l’action publique s’éteint en raison du décès du meurtrier, il est essentiel, dans le processus de reconstruction des victimes, que sa responsabilité soit reconnue.

De la même manière, nous demandons la reconnaissance de facto de l’indignité successorale après un féminicide, même en présence d’une donation au dernier vivant.

 

Dans le plein intérêt de l’enfant

Lutter contre les féminicides, c’est enfin prendre en charge la souffrance de l’enfant orphelin suite aux violences conjugales, afin que ce dernier ne reproduise pas un tel schéma. En effet, 1/3 de ces enfants deviendra bourreau et 1/3 sera victime.

 

Nous demandons la suspension de l’autorité parentale de facto entre le jour du féminicide et celui du jugement. À ce jour, elle n’est que de 6 mois, à charge pour le procureur de la République de saisir le JAF (juge aux affaires familiales) pour la prolongation du délai. Cette disposition légale entraîne une absence de perspective ne faisant qu’ajouter au stress de l’enfant maintenu dans une angoisse permanente.

La généralisation du Protocole Féminicide à l’ensemble du territoire conformément à la recommandation 173 du Livre Blanc des violences conjugales, est aussi dans le plein intérêt de l’enfant.

Notre engagement en faveur des familles de féminicides et des femmes victimes de violences conjugales est total car l’ADN même de l’UNFF est l’empathie que nous leur portons. Nous sommes d’ailleurs fières d’avoir été choisies comme association partenaire par l’équipage « Tayar’elles » du rallye Aïcha des Gazelles 2022.

Retrouvez-nous via notre site unff.fr ou notre page facebook @UNFFeminicide !

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