La poliomyélite est sur le point d’être éradiqué dans les pays africains. Il faut notifier qu’avec l’Initiative d’Eradication de la Poliomyélite lancée en 1988, les programmes de vaccination de nos pays dépendaient fortement ces deux dernières décennies des moyens et d’infrastructures financés au titre de la lutte contre la poliomyélite. Et avec le recul que connait la maladie les moyens de cette initiative vont fortement baisser voire disparaitre d’ici quelques années. Il faut dans ce contexte un plan de transition pour les pays africains. L’idée étant de soutenir les fonctions essentielles de la vaccination qui étaient soutenues par les fonds Polio. Dans ce sillage, le Sénégal a présenté cette déclaration au nom des 47 pays Africains. « Les programmes de vaccination et de gestion des situations d’urgence à riposte vaccinale devront continuer à renforcer leur collaboration en vue d’une riposte rapide et efficace à une flambée ou à un éventuel événement lié à la poliomyélite.
Dans ce contexte, la poliomyélite doit entrer dans la préoccupation de sécurité sanitaire mondiale. Ce, d’autant que l’immunisation des enfants dans la routine est encore problématique dans nos pays en général, dans les pays prioritaires pour la transition, en particulier » a expliqué Abdoulaye Diouf Sarr qui a porté la déclaration. Selon le ministre de la santé et de l’action sociale, la région africaine de l’OMS soutient les trois objectifs du plan d’action stratégique pour la transition. Et de citer entre autres, le maintien d’un monde exempt de poliomyélite après l’éradication du poliovirus, le renforcement des systèmes des vaccinations de routine, y compris la surveillance de maladies à prévention vaccinale, de la prévention par la détection rapide et la capacité de riposte urgente dans les pays contribuant ainsi à la mise en œuvre complète du Règlement Sanitaire Internationale.
Dans la même dynamique ledit ministre a fait mention des fonctions essentielles après l’éradication comme la surveillance, les services de laboratoire et l’assistance technique. A l’en croire « la conséquence de la baisse progressive des ressources financières de la lutte antipoliomyélitique et, à terme leur disparition, constitue une grande menace pour les programmes de vaccination et un défi majeur pour gouvernants et Partenaires ». Dans ces conditions, ajoute-t-il, il sera très difficile d’atteindre les buts du Plan d’action mondial pour les vaccins, si l’on n’arrive pas à compenser la disparition progressive du financement de la lutte antipoliomyélitique et saisir celle-ci comme une opportunité d’investir en faveur du renforcement des systèmes de vaccination. Aussi, convient-il d’aider les Etats à nouer un partenariat fort afin de saisir l’opportunité des autres sources de financement et des autres initiatives de contrôle des menaces nouvelles ou d’éradication de maladies pour accompagner cette transition, trouver à terme des financements alternatifs aussi bien bilatéraux que multilatéraux sans négliger également les ressources domestiques pour le maintien des fonctions essentielles des systèmes de surveillance jusque-là soutenues par les fonds polio. Il s’ agira en outre de transférer et préserver les acquis et moyens de la lutte contre la polio pour les réallouer à l’éradication d’autres maladies comme la rougeole qui aujourd’hui doit être positionnée pour jouer ce rôle, renforcer la vaccination de routine surtout dans certains de nos pays confrontés à des problèmes d’accessibilité dans des zones enclavés ou en proie à des conflits.