Aujourd’hui des initiatives de distribution, de reconstruction du schéma de distribution de médicament essentiels est une opportunité que les pharmaciens doivent saisir. L’avis est du docteur Annette Seck Ndiaye directrice générale de la pharmacie nationale d’approvisionnement ( pna). L’idéal dit-elle, voudrait que dans la profession de pharmacien, qu’à un moment donné, les acteurs se réunissent pour faire le bilan. Il S’agit pour les forces vives du secteur de toucher deux domaines clés, la formation mais également, l’insertion. « Il nous faut voir les innovations, dans quel cadre se trouve notre secteur et comment on peut exploiter les nouvelles possibilités offertes à la profession, comment les développer » a renseigné la directrice. Mme Ndiaye de poursuivre, « Il s’agira de nous atteler à sécuriser le médicament et pour se faire il faut absolument, sur toute la chaine d’approvisionnement veiller de sorte que le médicament soit entre les mains d’experts et que ce soit sur toute la pyramide sanitaire. Autrement dit du niveau central au niveau régional que nous ayons des pharmaciens qui s’occupent des médicaments, dans les districts jusqu’au poste de santé pour travailler ensemble à la sécurité des médicaments. Ces travaux permettront d’avoir une feuille de route qui va tracer le chemin à suivre pour atteindre un tel objectif. A l’en croire, les brevets sur les médicaments peuvent limiter certains pays comme le Sénégal mais ce à quoi on peut s’atteler c’est de travailler d’arrachepied et mobiliser toute l’industrie pour développer notre celle pharmaceutique mais surtout à mettre les éléments de sa consolidation. « Il ya une volonté politique qui est marqué par une pratique nouvelle. Par exemple pour acquérir les médicaments nous procédons par un appel d’offre c’est une nouveauté qui va dans le sens de la promotion et la consolidation du tissu pharmaceutique industriel »
Dans la même dynamique le président de l’union des jeunes pharmaciens abonde. « il y a de jeunes pharmaciens qui se retrouvent au chômage donc l’insertion est de plus en plus compliqué raison pour laquelle, on s’était organisé pour rassembler tous les acteurs autour de la profession afin de formuler des recommandations » a renseigné pape Talla Mané. Pour lui, la concertation permettra aux jeunes pharmaciens de s’insérer facilement mais en même temps, les acteurs auront une même vision dans l’interprétation des textes de la profession. « C’est ainsi qu’on avait proposé une journée de panel sur l’état des lieux de la profession pharmaceutique pour être au même niveau d’information que les instances. Parce qu’on peine à accéder à la profession, si on n’a pas de carte professionnelle, on ne peut pas s’inscrire à l’ordre. Aussi, nous constatons de plus en plus des interprétations différentes, il y a des jeunes qui peinent à trouver des formations. Cela fait partie des problématiques de l’emploi » notifie M.Mané. Et de constater que, par rapport à ce qui se fait à l’étranger où des pharmaciens qui font clinique science, des pharmaciens qui font passation de marché, des pharmaciens logisticiens, le Sénégal est toujours en retard. « Aujourd’hui nous sommes restés dans ce statut depuis 1960 de ces trois que sont la chimie, l’industrie et la biologie. Il est important qu’on échange sur des insertions professionnelles, en termes de nouveaux débouché. Cela nous permettra de faire notre projet de mémoire, de s’insérer et de faire un plaidoyer auprès de toutes les autorités compétentes pour qu’enfin les jeunes pharmaciens qui sortent des facultés de médecine puissent s’insérer facilement » dit le président de l’union des jeunes pharmaciens.
La production locale de médicaments ne fait pas plus de 2%
«La production locale de médicaments ne fait même pas 2 % ». Cette déclaration est de Makhtar Dia, Directeur général de l’Agence sénégalaise pour la propriété industrielle et l’innovation technologique (ASPIT). « l’Accord de Bangui, l’accès aux médicaments et le transfert de technologie en faveur de la production locale de médicaments permettra aussi de mieux sensibiliser nos autorités pour que l’Afrique puisse avoir son indépendance en terme de la production et de l’achat de médicaments ». De l’avis du Directeur général de l’ASPIT, beaucoup d’intrants des médicaments viennent du continent noir qui ne bénéficie pas des retombés. « Maintenant l’idée est de voir comment nous devons produire nos propres médicaments étant en phase avec la qualité, tout en accélérant la mise en œuvre des accords pour l’obtention de brevets », a-t-il dit.
Safiétou Simporé Diaz, Directeur exécutif de Yolse, estime que « la population d’Afrique subsaharienne est celle dont l’accès aux médicaments essentiels de base est le plus faible ». Raison pour laquelle, il est temps pour les pays africains de mettre en œuvre des mesures appropriées pour garantir l’accès aux médicaments essentiels.
Selon elle, « 6 % des personnes à revenu faible n’ont pas accès aux ARV de deuxième et de troisième génération ». « Si tous les pays africains fonctionnaient comme le Sénégal, on aurait plus de chance d’avoir accès aux médicaments essentiels », a-t-elle conclut.
Yandé Diop ( mise à jour)