Au sein du Parti démocratique sénégalais, il y a « deux guerres » : celle qui oppose les « refondateurs » (Oumar Sarr, Babacar Gaye, Me Amadou Sall…) et ceux qui suivent Karim Wade. Mais aussi une autre qui oppose ceux qui suivent Karim entre eux. La raison : une farouche bataille de positionnement. La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) est le premier théâtre de cette lutte féroce pour « l’occupation des places ». Le Fncl, étant jusque-là entre les mains de proches d’Oumar Sarr, les Karimistes sont décidés à en débarquer Dr Cheikh Seck (président) et Abdoul Aziz Diop (secrétaire général). Une lutte « fratricide » bénie par Wade lui-même, qui avait demandé aux « putschistes » de lui donner deux noms pour remplacer les deux patrons de la structure. Ainsi, hier, les cadres proches de Karim se sont réunis à cet effet, avec une forte mobilisation. Seulement, les pro-Karim ne se sont pas entendus sur les choix à faire. Conséquence : la rencontre a fin en queue de poisson. Cela, du fait des ambitions des uns et des autres, ainsi que des divergences sur la manière de choisir les deux responsables. En effet, alors que certains voulaient se présenter en « responsable évident » parce que plus visible dans la presse et pour avoir porté le combat depuis longtemps, d’autres prônaient une « promotion interne ». Ces derniers, très nombreux, demandaient que les adjoints de Cheikh Seck et d’Absolu Aziz Diop soient promus. Si cette logique est suivie, pour le poste de président des cadres libéraux, du fait que le premier adjoint a rejoint le camp d’Oumar Sarr, c’est le 2è adjoint Nafi Diallo qui devait monter. Pour le poste de Secrétaire général, c’est Thioèane qui était l’adjoint de Abdoul Aziz Diop, mais ce dernier a disparu de l’espace politique.
Les deux camps n’ayant pas réussi à trouver un terrain d’entente, la rencontre s’est terminée dans la confusion. De guerre lasse, incapables de s’entendre sur des profils à proposer à Wade, il a été décidé de lui laisser le choix de désigner le nouveau président et le nouveau secrétaire général des cadres libéraux.
