Le fossé se creuse davantage entre le président de la République Macky Sall et son opposition dite significative, selon nos confrères de l’EnQuête. Sur les questions électorales, depuis le lendemain des législatives de 2017, les deux parties n’arrivent pas à accorder leurs violons et à parler le même langage . Et la récente mise en place de la Commission ad hoc sur le parrainage n’est pas pour arranger les choses. Au contraire, elle exacerbe la situation et pousse même le Parti démocratique sénégalais et ses alliés traditionnels à se radicaliser. Ils campent ainsi sur leur postulat de départ : boycotter tout cadre de concertation initié par le régime.
Selon le président de la Fédération nationales des Cadres libéraux (Fncl), il y a des préalables à régler avant toute concertation avec l’opposition dite significative. Outre la confiance qu’il faut impérativement rétablir entre différents avec du jeu politique sénégalais, il exige une discussion sur l’ensemble du processus électoral et non uniquement sur le parrainage, la garantie que les conclusions de ces discussions seront adoptées telles qu’elles sont et « non pas laisser le soin à Macky d’arbitrer, de choisir ce qui l’arrange et de rejeter ce qui ne l’est pas ». A cela s’ajoute la nomination d’une personnalité neutre qui doit organiser les élections, l’audit du fichier électoral, la révision de la Cena, etc.
Outre ces préalables, le responsable libéral relève qu’un mémorandum a été rédigé à la sortie des élections législatives de 2017 et que le président Macky Sall n’a pas tenu compte des griefs de l’opposition. « En lieu et place, il a mis en place sa propre commission », déplore-t-il. Cependant, pour le porte parole de la Ligue démocratique, c’est faire preuve d’un manque de volonté de dialoguer que de poser certains préalables pour participer aux travaux de la Commission ad hoc sur le parrainage. Selon Moussa Sarr, si l’opposition a un mémorandum sur le processus électoral, ce n’est pas au président qu’elle doit la remettre, elle doit l’exposer au sein des cadres de concertation sur le processus électoral ».