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Oumar Ndiaye tue son ami avec un tesson de bouteilles

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« Je regrette que la peine de mort soit abolie », déclarait le substitut du procureur Saliou Ngom pour dénoncer la cruauté avec laquelle on ôte la vie des gens maintenant.

Au rythme où les tueries prolifèrent au Sénégal, il ne sera pas le seul à formuler des regrets. Alors que les gens n’ont pas arrêté d’épiloguer sur le crime fratricide à Ouest Foire, jugé, hier, devant la Chambre criminelle de Dakar, un autre cas de meurtre vient s’y ajouter. Pape Mor Coulibaly a été atrocement tué par son ami Oumar Ndiaye pour une banale histoire de partage d’argent. C’était en 2012, dans le populeux quartier de Keur Massar.

Tout est parti d’une altercation entre les deux mécaniciens après qu’ils ont eu des problèmes dans le partage d’une somme amassée à la suite de la vente de ferraille. Oumar Ndiaye avait blessé avec un tesson de bouteille Pape Mor Coulibaly. Qui, évacué à l’hôpital Aristide Le Dantec, a succombé à ses blessures en cours de route.

Sur les lieux du crime, les gendarmes ont constaté des traces de sang et des tessons de bouteilles. Après avoir commis son acte ignoble, il a pris la clé de champ, se réfugiant chez ses grands-parents, à Diakhao, dans la région de Fatick. L’escapade ne sera que de courte durée. Il a été arrêté quelques jours plus tard.

Les investigations faites par les enquêteurs révèlent que c’est l’argent qui est à l’origine de ce drame. Après la vente de la ferraille que les deux avaient ramassée dans un chantier, Oumar Ndiaye refuse de remettre au défunt sa part. Ce qui a provoqué l’altercation funeste.

Le certificat médical fait état d’une mort consécutive à une plaie cutanée de la région latérale du cœur profonde de 4 cm environ ayant sanctionné les vaisseaux sanguins avec une hémorragie interne et externe survenue à la suite de coups et blessures avec un objet tranchant.

Devant le prétoire, l’accusé a précisé qu’il n’avait aucunement l’intention de tuer Pape Mor qui, dit-il, était son ami. « Faux », a rétorqué El Hadji Ibrahima Coulibaly, père du défunt. Visiblement, celui-ci n’a pas encore fait le deuil de son fils.

« Omar Ndiaye menaçait de tuer mon fils. Il a joint l’acte à la parole », a révélé le pater avant de fondre en larmes. La tristesse embaume la salle. Il reprend ses forces et poursuit : « c’est un criminel qui doit payer pour son acte. Pape Omar était mon unique espoir. C’est lui qui nous entretenait. Depuis sa mort, nous vivons dans des difficultés », soutient M. Coulibaly qui, en guise de dommages et intérêts, a réclamé 6 millions de francs Cfa.

Estimant que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation, le maitre des poursuites a requis 15 ans de travaux forcés. Pour sa part, l’avocat de la défense a plaidé l’application de la loi, essayant de démontrer que la préméditation n’est pas établie dans cette affaire. A son avis, la bataille a été provoquée par la victime.

L’affaire est mise en délibéré au 2 janvier prochain.

LIBERATION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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