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«Omar KHAYYAM (1048-1131), auteur du célèbre recueil de poèmes Rubaïyat ou les Quatrains, scientifique, musulman soufi libre penseur, poète de la modernité de l’amour, du désir, de l’érotisme et de l’ivresse de la vie. Un précurseur de Goethe» par Amadou Bal BA

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La doxa occidentale, empreinte parfois de préjugés, veut que la religion musulmane et le monde arabe ne soient frappés qu’exclusivement de rigidité, de dogmes et d’interdits, et ne faisant que l’apologie des délices d’une vie éternelle, après la mort. Ernest RENAN, un orientaliste et pourtant grand un humaniste, estimait qu’Omar KHAYYAM, un Perse, est resté fidèle à lui-même et à ses origines aryennes : «Mathématicien, poète, mystique en apparence, débauché en réalité, hypocrite consommé, mêlant blasphème à l’hymne mystique, le rire à l’incrédulité, Kheyyam est peut-être l’homme le plus curieux à étudier pour comprendre ce qu’a pu devenir le libre génie de la Perse, sous l’étreinte du dogmatisme musulman. (…) Qu’un livre (Le Rubaïyat) puisse circuler librement dans un pays musulman, c’est là, pour nous, un sujet de surprise ; car, sûrement, aucune littérature ne peut citer un ouvrage où, non seulement la religion positive, mais toute croyance morale soit niée, avec une ironie si fine et si amère», écrit, en 1868, Ernest RENAN (1823-1892), écrivain, philologue, philosophe, théoricien du concept de la Nation. Il est exact que suivant les religieux musulmans conservateurs, le corps de la femme, érotisé, serait tout entier devenu tabou. Il en a été déduit, très hâtivement, que le livre d’Omar KAYYAM, les quatrains, est «comme on l’a prétendu est une protestation contre le dogmatisme musulman, où qu’il soit le produit d’une imagination maladive, singulier mélange de scepticisme, d’ironie et de négation amers, il n’en est pas curieux de trouver, en Perse, dès le Xième siècle, des précurseurs de Goethe et de Henri Heine», écrit, Charles BARBIER de MEYNARD (1826-1909), dans sa leçon du 4 décembre 1876, au Collège de France, sur la poésie persane. En effet, les orientalistes occidentaux, par un mépris ou une hiérarchisation des cultures, découvrent dans la seconde moitié du XIXe siècle, la merveilleuse poésie persane d’Omar KHAYYAM, alors que la féodalité couvrait l’Occident d’une grande obscurité de ses ténèbres. Et pourtant, disait Mahomet, «On m’a fait aimer en ce bas monde trois choses : les parfums, les femmes et la prière, qui reste la plus importante à mes yeux» (Voir mon article, sur ce Prophète, Médiapart, 27 octobre 2020). Aussi, Omar KHAYYAM, dans une grande sobriété, une élégance émouvante, simple et raffinée, a célébré en grande pompe les joies fugaces de la vie : «O printemps parfum de rose et de jasmin ! Sous la tonnelle obscure, une timide main t’appelle et ton regard caresse un doux visage. Sois heureux d’aujourd’hui ! Que t’importe demain !», écrit-il. Omar KHAYYAM a donc chanté le bonheur d’exister sur terre. «Comme un magicien, du fond du souvenir, chers bonheurs d’autrefois, je vous fais revenir si beaux et si vivants que votre ardente image illumine le chemin obscur de l’avenir», écrit le poète.

De nos jours, à grands renforts dans les médias, si tout le monde a entendu parler du nucléaire iranien menaçant l’Occident ; en revanche, peu de gens savent que, les Arabes, et en particulier, les Persans, dans leur grande modernité, étaient en avance en matière littéraire, de poésie, mais aussi dans les sciences. Si le fameux Rubaïyat, un texte du Moyen-âge, s’est finalement imposé comme un chef-d’œuvre incontesté de la littérature mondiale, c’est que chaque poème des Quatrains, court et dense, est une révolution littéraire, un grand et exceptionnel souci d’Omar KHAYYAM de modernité, dépouillant ainsi le Qasida, ou la poésie arabe ou persane, parfois pompeuse, pleine de fioritures, de ses circonvolutions. En effet, dans les Quatrains, le premier vers, le deuxième et le quatrième riment ensemble. Le troisième est un vers blanc. Souvent les trois rimes sont obtenues par le même mot : «On appelle Rubâï un genre particulier de quatrain persan dont les premier, deuxième et quatrième vers riment entre eux, tandis que le troisième est un vers blanc. Le rubâï est soumis à des règles sévères qu’il faut observer à tout prix, sans quoi il n’y aurait plus de rubâï. Au point de vue poétique, les règles sont tout aussi rigides. Un Rubâï est un petit poème complet qui doit exprimer une idée précise. En outre, il doit être clair, concis, très gracieux s’il traite un sujet galant, très profond s’il exprime une pensée philosophique. En un mot, le rubâï persan ressemble étrangement au sonnet français ; et les poètes persans qui ont produit de beaux Rubâïyat sont aussi rares que les poètes français ayant réussi de parfaits sonnets», écrit, en 1934, Abolgassem E’TESSAM-ZADEH.

Par conséquent, Omar KHAYYAM a fini, vers la fin du XIXe siècle, par être reconnu par un cercle fermé d’intellectuels «Rien ne ressemble moins à ce qu’on entend chez nous par poésie orientale, c’est-à-dire un amoncellement de pierreries, de fleurs et de parfums, de comparaisons outrées, emphatiques et bizarres […] La pensée y domine et y jaillit par brefs éclairs, dans une forme concise, abrupte. On est étonné de cette liberté d’esprit, que les hardis penseurs modernes égalent à peine, à une époque où la crédulité la plus superstitieuse régnait en Europe, aux années les plus noires du Moyen-âge», écrit, en 1867, Théophile GAUTIER (1811-1872). Le poète Omar KHAYYAM, dans une démarche de modernité, une pensée critique, sans culpabilité, a donc fait l’éloge de la fragilité de la vie, en chantant le beau et la beauté, suscitant le plaisir, le désir, l’amour, la liberté, l’érotisme, la joie et l’ivresse ; il a ainsi transgressé certains tous les tabous religieux mortifères : «Par essence, l’islam embrasse tous les segments de la vie et codifie le lien au corps et à la sexualité. L’islam préconise de surcroît une morale spécifique que les théologiens modulent selon les exigences de leur temps, y compris par la rétention et l’interdit. La quête du beau en Islam est une recherche effrénée de Dieu et peut-être une manière de participer à sa divinité. De fait, la beauté fonctionne comme un avant-goût des délices qui attendent le bon croyant dans l’Eden et se présente ici-bas comme un festin céleste a minima, à l’instar d’une arabesque ornant le dôme des mosquées. Dans la mystique musulmane, la beauté prend une dimension initiatique, elle évoque la puissance et la grandeur divines, le dépassement», écrit Malek CHEBEL, dans «Désir et beauté en Islam». En définitive, la langue perse est d’une richesse verbale, aux amplifications lyriques, avec des redondances fastueuses, Omar KAYYAM, dans sa poésie rebelle, l’a maltraitée avec des accents farouches et fougueux, sur des thèmes de la nuit, de l’amour et de la mort, l’ivresse et le vin, symboles du rêve de l’oubli.

De son nom complet, Giyad Ed-Din Abu Al-Fatah Omar Ibn Ibrahim Al KHAYYAM, communément appelé Omar KHAYYAM, est né en 1048 et mort en 1131 à Nichapour, dans le Khorassan, en Perse, dans le Nord-Est de l’actuel Iran. Nichapour, riche de ses mines de turquoises et de son agriculture, un grand centre islamique, sous la dynastie ottomane seldjoukide d’Alp ARSLAN (1029-1072), jouissait d’une renommée contrebalançant Le Caire ou Bagdad. Cependant, Nichapour sera, par la suite, ruinée par des invasions Gengis Khan (1162-1227) et par des séismes. Le nom Omar KHAYYAM, signifiant en persan, «fabricant de tentes» ou «le dresseur de tentes», orthographié de différentes manières (Khayam, Khaïyâm, Káyyám, Hayyâm, Chajjám, Hajjam, Haiām, Kheyyâm, Khèyam ou Kéyam) ; il en parle dans un poème : «Khayyam qui travailla aux tentes de la sagesse, tomba dans le brasier de la tristesse et fut consumé d’un seul coup ; les ciseaux du destin ont coupé la corde de sa tente, et le marchand d’espoir l’a vendu pour une chanson», écrit-il. Jeune, Omar KHAYYAM a appris les mathématiques, la philosophie, ainsi que l’astronomie, et a été l’élève de Muvaffiq Ed-DIN. Il a eu un ami et condisciple, Hassan Ibn AL-SABBAH (1050-1124), surnommé le «Vieux de la montagne», fondateur de la secte de Nizarite, les ismaéliens, plus connu sous le nom de Haschischin, les consommateurs du chanvre indien. L’autre ami et condisciple, Abou Aly HASSAN, surnommé à titre honorifique, Nizam UL-MULK (1018-1892), devient vizir du second sultan Seldjoukide, Malick SCHAH (1063-1092). Aussi, Nizam UL-MULK apportera à Omar KHAYYAM, taxé de panthéisme, d’impiété et de matérialisme, une protection des arts et lettres du vizir contre les fondamentalistes religieux : «Si le prince jette sur lui (un poète) un regard bienveillant, ses poésies égaleront celles des grands poètes, et sa situation sera à l’abri de toute atteinte. Le sultan peut lui faire avoir notoriété, célébrité et considération, de façon à lui accorder une nouvelle existence et lui donner ailes et plumes», écrit son ami, Nizam UL-MULK, dans son traité de gouvernement composé pour le vizir. Nizam UL-MULK, l’avait invité à venir s’installer à la cour du Vizir ; cependant, Omar KHAYYAM préférera une pension, afin de mieux de consacrer à sa poésie : «Ce fut alors qu’il charma ses loisirs, parlât culture de la poésie , et qu’il fit les quatrains, au nombre d’environ cinq cents,- qui ont fait beaucoup de bruit dans le monde musulman, surtout dans le XIIe siècle, époque où ils virent le jour. Il y a, en effet, de belles et de remarquables choses dans ces quatrains. Le style en est pur et mâle, et généralement exempt de cette recherche d’idées et d’expressions qui gâte souvent les compositions persanes plus modernes», écrit, en 1857, Joseph GARCIN de TASSY (1794-1878), un orientaliste et indianiste. En effet, l’artiste, le poète, fuyait la lumière «Loin des compétitions, des honneurs illusoires, du prestige des affaires publiques, ni courtisan ni révolté, Omar ne demanda au tout-puissant vizir que la demeure du Sage et passa dans la retraite les jours sans fin d’une longue vieillesse. Dans ce jardin où le rossignol chante, où brille la rose, son amour, au tintement des jets d’eau et des fontaines babillardes, le poète rêvait à l’infini des nombres, écrivait son Traité des équations cubiques et, l’esprit vivifié aux muscats de Chîrâz», écrit, en 1905, Laurent TAILHADE (1854-1919).

Tour à tour scientifique, poète, sceptique, jouisseur ou soufi, plusieurs personnalités cohabitent et dialoguent dans la majestueuse et envoûtante poésie d’Omar KHAYYAM.

I – Omar KHAYYAM, un scientifique-poète

On l’oublie trop souvent, Omar KHAYYAM était avant tout un grand mathématicien, astronome, philosophe proche des idées d’Ibn Sina dit Avicenne (980-1037), philosophe et médecin persan. Cependant, il n’est connu en Occident qu’à travers sa poésie. «Sur la base des acquis grecs, l’héritage d’Euclide en particulier, les musulmans ont beaucoup fait progresser la géométrie. L’un des esprits les plus éminents dans ce domaine encore que cet aspect de son génie ne soit pas le plus connu fut Omar Al-Khayyam», écrit, en 1981, Abdul-Razzak KADDOURA, dans le Courrier de l’UNESCO. En effet, Omar KHAYYAM, en scientifique, a contribué, en 1074, à réformer le calendrier musulman, dit Djellali, en hommage à Malik Shah Jelal Ed-Din, au moment où le soleil entrait en constellation avec le Bélier. «On dit que mes calculs ont mis de la mesure dans l’année à la portée des hommes. Oui, mais en effaçant Demain encore à naître, et Hier et déjà mort !», écrit-il. Matérialiste et proche des cercles du pouvoir, en 1114, le roi Muhammad Ibn Maliksah, lui avait demandé de prédire un temps favorable, pour aller à la chasse, et il y réussit, en raison de ses connaissances en astrologie. «Je me suis élevé au centre de la Terre vers la septième porte (Saturne), et je m’assis sur le trône de Saturne. En route, j’ai résolu bien des problèmes célestes, mais non le grand problème de la destinée humaine», fait-il allusion à sa dimension d’homme de science. «S’il est fataliste, Khayyam ne partage pas la résignation de sa race. Il s’insurge contre les lois implacables qui, d’après lui, n’ont aucun souci ni de justice, ni de pitié», écrit, en 1925, Pierre SALET (1875-1936).

Mystique et ivrogne, ironique, joyeux, voluptueux, sceptique, chantant le mal de vivre, Omar KAYYAM a toujours mélangé la ferveur religieuse au blasphème, au nihilisme ou à l’hédonisme. «Je tombai de sommeil et la Sagesse me dit «Jamais dans le sommeil, la rose du bonheur n’a fleuri pour personne. Pourquoi t’abandonner à ce frère de la mort ? Bois du vin ! Tu as des siècles pour dormir», écrit-il. En raison de l’audace de ses poèmes, du blâme et de l’avanie de ses détracteurs, du soufre du scandale, Omar KHAYYAM est allé à la Mecque pour administrer la preuve de son orthodoxie : «Tu as brisé ma cruche de vin, ô Seigneur ! Tu as claqué sur moi, la portes de la joie, ô Seigneur ! Sur le sol, tu as répandu mon vin grenat par maladresse. Que ma bouche s’emplisse de terre ! n’étais-tu pas ivre, Seigneur ?», écrit-il. «Chez Khayyam, le vin symbolise l’opposition de l’examen et l’Ivresse, l’amour de l’intellectuelle liberté. Force est de constater que la plupart du temps, Khayyâm semble être un personnage où chacun projette ses propres espérances et craintes, et où se reflète les a priori ou les besoins de chaque auteur.», écrit, en 1910, Jules de MARTHOLD (1847-1927). Dans son altérité, Omar KHAYYAM fait référence à toutes les croyances religieuses, mais de façon distanciée et ironique : «Dans l’oratoire du cloître, dans la mosquée, dans la pagode, dans l’église, on éprouve la crainte de l’enfer et on recherche le paradis. Mais celui qui connaît les secrets de Dieu n’a jamais jeté dans son cœur une telle semence», écrit-il. Omar KHAYYAM est resté distant par rapport à l’Islam l’ivrognerie du poète est libératrice et blasphématoire. Sa poésie chante la victoire de l’homme sur les spectres divins créés par l’ignorance et la pusillanimité. «La seule excuse de Dieu, c’est qu’il n’existe pas». Mais, Omar qui connaît les destins de la vie éphémère, qui sait combien précaires sont l’amour, la jeunesse et la beauté, n’ignore pas que le potier emploiera demain l’argile où battit un cœur et la chair des amantes et le cerveau des poètes, pour luter l’amphore où boiront les plus grossiers des matelots», écrit Laurent TAILHADE.

II – Omar KHAYYAM, un poète du Carpe Diem, jouisseur, sceptique et fataliste

Le poète, parfois fataliste et désabusé, ne veut vivre que dans le présent : «Puisque la roue des Cieux n’a jamais tourné suivant tes désirs, que t’importe de compter sept ou huit Cieux. Il y a deux jours dont je ne me suis jamais inquiété : le jour qui n’est pas venu et celui qui est passé», écrit-il. Par conséquent, en réaction contre une conception religieuse médiévale mortifère étouffant tout désir de jouissance des choses terrestres, la poésie d’Omar KHAYYAM est une puissante ode, un hymne à la vie, une célébration de la joie de vivre, de danser, de boire du vin et de jouissance. Ses poèmes sont l’illustration d’une philosophie du Carpe Diem, ou «saisir le jour», «vivre intensément chaque instant», la reconnaissance qu’il n’y a qu’un seul vrai plaisir, le plaisir d’exister, de goûter avec joie ce qu’apporte chaque jour vécu, d’étancher la soif de vivre dans le présent. «Lève-toi à la gaieté, car la douleur est infinie. Les planètes se réuniront, un jour, au même point du firmament, et les briques faites avec ta poussière serviront à construire les palais des autres», écrit-il. En effet, Omar KHAYYAM chante les plaisirs fugitifs, les lilas d’un jour, et Dieu pardonnera «Bois du vin. c’est lui la Vie éternelle, c’est le trésor qui t’est resté des jours de ta jeunesse : La saison des roses et du vin et des compagnons ivres ! Sois heureux un instant, cet instant c’est la vie», écrit Omar KHAYYAM. Comme Horace, recherchant dans le vin la joie et l’oubli, la poésie d’Omar KHAYYAM est essentiellement un poète de la joie et de l’ivresse de la vie : «Dès l’aube, à la taverne une voix me convie, disant : «Folle nature au plaisir asservie, lève-toi, remplissons notre coupe de vin, avant qu’on ait rempli la coupe de la vie !», écrit-il dans son poème, «Dès l’aube». En réalité, en Orient, «Dieu pénètre la Nature et, à son tour, la Nature est absorbée en Dieu», écrit Charles BARBIER de MEYNARD. Le vin et la jouissance sont bien présents dans sa poésie. «Je puis renoncer à tout sauf au vin ; car, je puis remplacer tout, sauf lui. Me ferai-je musulman pour maudire tous les vins ? Non, car sans lui, je ne pourrai supporter d’être musulman», écrit Omar KHAYYAM. Le vin a une dimension mystique, métaphorique en vue d’accéder au monde ultrasensible : «Le quatrième mode de connaissance est l’expérience directe sans l’intermédiaire des facultés du corps et de l’esprit de la réalité suprasensible, grâce à l’activation chez l’homme d’une faculté de perception spirituelle jusqu’alors latente ; c’est la révélation, ou inspiration divine, ou encore songe mystique. Elle est symbolisée par le vin, boisson qui transporte le buveur au plus profond de lui-même. C’est une connaissance céleste qu’a chantée Omar al-Khayyam» écrit en 1981, RAHMATOULLAH, dans le Courrier de l’UNESCO. Omar KHAYYAM est également un poète du désir, de la jouissance et de l’amour inconditionnel «Un amour superficiel n’est pas honorable ; il est pareil au feu à demi éteint, qui est sans force. L’amant véritable doit n’avoir de repos et de tranquillité, ni dans l’année ni dans le mois, ni la nuit ni le jour», écrit-il. Le poète glorifie même l’amour-passion «Malheur à ce cœur d’où la passion est absente, qui n’est pas sous le charme de l’amour, joie du cœur ! Le jour que tu passes sans amour ne mérite pas que le soleil l’éclaire et que la lune le console», écrit-il. «Quiconque arrose dans son cœur la plante de l’Amour n’a pas un seul jour de sa vie qui soit inutile», écrit le poète.

Sans se soucier du bien ou du mal, la douleur et le scepticisme du poète, homme de science, indiquent que tous les efforts seraient vains. Omar KHAYYAM est un poète pessimiste, ironique et d’un nihilisme parfois amer «Dans ce Monde, qui fut notre asile d’un jour, nous n’avons eu que maux et chagrins tour à tour. Hélas ! nous n’avons pu résoudre un seul problème, avec mille regrets nous partons sans retour», écrit-il dans le poème, «Impuissance». Suivant Georges SALMON, Omar KHAYYAM est le disciple d’Aboul AL-MAARI (973-1057), originaire d’Alep, en Syrie, un philosophe austère, amer et sarcastique. «L’impression qui se dégage de la lecture de ses distiques, ces formules sentencieuses, est celle d’un esprit fortement constitué, habitué par atavisme à parler de choses saintes avec irrévérence, poussé par le raisonnement à critiquer tout ce que font ses contemporains», écrit, en 1904, Georges SALMON. Il veut honorer Dieu aux valeurs incommensurablement humaines : «Rien ne vaut l’émotion que l’on ressent à la lecture des Rubaïyat, émotion où se mêle une sorte d’effroi d’entendre chuchoter, avec des mots si pareils aux nôtres, ce Persan dont la voix s’est tue, il y a près de mille ans», écrit Charles GROLLEAU (1867-1940). Omar KHAYYAM reste essentiellement comme AL-MAARI, un sceptique et un ironique «Quand Dieu me pétrit d’argile, pour errer sur la terre, il savait d’avance mes aspirations et mes actes. Je ne suis devenu pêcheur que parce que Dieu l’a voulu. Pourquoi, au Jugement dernier, brûlerai-je dans l’Enfer ?», écrit-il. La phraséologie orientale, enveloppée de cette pensée morne et plaintive d’Omar KHAYAM, exhale d’un âpre et mélancolique scepticisme, teinté d’un grand esprit désabusé. Savant astronome, mathématicien et alchimiste, sa poésie renferme son esprit amer et inquiet : «J’ai noyé ma gloire dans une coupe peu profonde, et j’ai vendu ma réputation à une chanson», écrit-il. Son scepticisme est bien présent dans sa poésie : «La joie règne dans le monde ; mais le spiritualiste se retire dans le désert. Là, chaque branche fleurie lui représente la main blanche de Moïse, et chaque souffle de vent, l’haleine vivifiante du Messie», écrit-il. En effet, être mathématicien et poète, engendre de la mélancolie, un déchirement, un morne désespoir, le malvivre. Omar KHAYYAM, «c’était surtout un savant, un tourmenté, un faible, avec un sentiment religieux et poétique. Sa philosophie, si philosophie il y a, était que, les problèmes de la vie étant insolubles, la seule chose qui reste est le plaisir», écrit, en 1912, James Henry HALLARD.

III – Omar KHAYYAM, un poète Soufi

Omar KAYYAM, un homme aux dimensions multiples et parfois contradictoires, a été qualifié par Jean-Baptiste NICOLAS de musulman soufi (Voir mon article sur Jalal RUMI, Médiapart, 5 avril 2024), n’est pas un athée. : «Il est évident que sa religion est purement basée sur des principes d’équité et de liberté et sur les idées générales de la religion universelle», dit Jemal Eddin Al Qifti, un historien et biographe égyptien. Pour le Soufi, une forme de panthéisme, Dieu seul existe, et toutes les créatures ne sont que ses diverses incarnations. Pour le mystique, seul Dieu existe réellement ; toute existence hors de Lui est aussi irréelle que l’image dans le miroir. Il y a donc une unité foncière d’être entre le microcosme et le macrocosme, de même qu’il y a une identité de substance entre la goutte d’eau et l’océan «La goutte d’eau s’est mise à pleurer en se plaignant d’être séparée de l’Océan. L’Océan s’est mis à rire en lui disant : «C’est nous qui sommes tout ; en vérité, il n’y a point en dehors de nous d’autre Dieu ; et si nous sommes séparés, ce n’est que par un simple point presque invisible», écrit Omar KHAYYAM. Par conséquent, l’artiste Soufi n’a qu’un seul but : communiquer directement avec Dieu, notamment avec la musique, la poésie ou la danse, afin de s’anéantir en Lui. «Les gouttes d’eau sorties de l’Océan y retourneront d’une façon ou d’une autre. L’homme est une infime partie du grand Tout qui est la Divinité, donc, il peut et doit, par la contemplation et par l’extase, arriver jusqu’à Dieu, mieux encore, s’identifier avec Lui», écrit Omar KHAYYAM. Aussi, l’esprit libre, peu orthodoxe, de la vie du poète faisait scandale. Le poète a sa morale religieuse du Bien «Tant que tu le peux, n’affliges personne, ne fais subir à personne le feu de ta colère. Si tu veux jouir du bonheur éternel, ne fais souffrir personne», écrit le poète. Cependant, dans ses contradictions, Omar KAYYAM, célèbre, son indifférence à la foi et ses doutes, par le vin, la femme, l’amour, la musique «Il n’est pas de bonheur ou de châtiment supraterrestre», dit-il. La vie n’est que le temps d’une respiration. La réalité n’est qu’un songe «Tout est vanité et poursuite du vent. Réjouis-toi dans le présent : c’est là le but de la vie», écrit-il. «Si je n’ai jamais mis en collier les perles de la Prière, je ne t’ai jamais caché cette poussière de péchés qui souille mon visage ; c’est pourquoi je ne désespère pas de ta Miséricorde, car je n’ai jamais dit que Un était Deux», écrit le poète. En fait, Omar KHAYYAM est un homme multiple ayant épousé les contradictions de son temps, avec différentes et contradictoires idées incongrues ayant bataillé dans son esprit. «Cette œuvre remarquable, qu’on appelle les Rubaïyat, est un mélange curieux de pensées les plus hétérogènes, les plus contraires, renfermant le matérialisme le plus brutal et le spiritualisme le plus sublime, poésie tantôt légère, tantôt profonde, traitée quelquefois avec enjouement, mais le souvent avec une ironie amère ou un désespoir plus ou moins accentué. Ce qui contribue à rendre ce mélange plus confus, c’est que les quatrains ont été arrangés au hasard de la rime», écrit, en 1905, Arthur CHRISTENSEN (1875-1945), un orientaliste danois, un de ses biographes.

L’ivresse dont Omar KHAYYAM se réclame n’est pas celle de l’extase soufie, mais c’est un mystique d’un genre peu ordinaire. «Il appartient à une branche curieuse de la secte soufie qu’on appelait «mélamétiyeh» (Les blâmés) et dont les adeptes mettaient une sorte d’obstination à se faire mal juger des ignorants. À cet effet, ils commettaient ouvertement tous les actes que le monde a l’habitude de considérer comme des péchés, parce qu’ils trouvaient une sorte de jouissance à se voir «blâmer» par ceux qu’ils méprisaient», écrit Abolgassem E’TESSAM-ZADEH. En effet, il a une conception particulière de la religion, une tolérance dans l’altérité, entre amour mondain et mystique : «Chacun dont le cœur est pénétré de la lumière de l’Amour, s’il est habitant de la mosquée, ou s’il est peuple de l’église, chacun dont le nom est inscrit dans le cahier de l’amour, est délivré de l’enfer et affranchi du paradis», écrit-il. Omar KHAYYAM ne veut pas perdre, dès ici-bas, sa propre identité. «Si tu es ivre de vin, sois heureux. Si tu es assis près d’un adolescent sans rides, sois heureux. Comme le compte de la vie est à la fin le néant, suppose que tu n’es plus ; tu vis, donc sois heureux», écrit-il. Omar KHAYYAM, cependant, a une conception particulière de l’amour, qui est un anéantissement «Oh cœur ! quand tu fus assis au banquet de la bien-aimée, tu t’es arraché à toi-même, et, par-là, tu tes unis à toi-même. Quand tu as bu une gorgée de la coupe de l’anéantissement, tu fus délivrée de l’existence et de la non-existence», écrit-il. Ni puritain ni orthodoxe, il voulait mordre la vie à pleines dents. «S’il existe un Enfer, il est en nous-mêmes, dans la façon dont nous comprenons la vie. L’Enfer, c’est la bêtise humaine, c’est la méchanceté, c’est la laideur, c’est le mensonge et le remords ; tandis que le Paradis, c’est la joie d’être bon, c’est la douceur de vivre, c’est la coupe pleine d’un vin capiteux, c’est le printemps, c’est la beauté, c’est le joli visage d’un être aimé, c’est le chant du rossignol et le doux son de la harpe, c’est le plaisir de l’heure fugitive, c’est l’ineffable sentiment fait à la fois de joie, d’orgueil et d’amers regrets, qui nous fait penser que le gracile corps de celle qu’on possède sera bientôt réduit en poussière», écrit Omar KHAYYAM. On peut être mystique, sans être religieux. «Bois du vin, tu as des siècles pour dormir», écrit-il. «Ma loi est le vin et la belle humeur ; ma religion l’indifférence à la foi et au doute. J’ai demandé à ma fiancée qui le monde : «Quelle dot veux-tu ?». Elle m’a dit «Ton cœur joyeux est ma dot», écrit-il. Omar KHAYYAM est ironique par rapport à la mort «De tous les voyageurs engagés dans cette longue route, aucun n’est revenu pour nous en révéler le secret. Prends garde de rien oublier dans notre caravane sérail, car tu n’y reviendras pas», écrit-il.

IV – Omar KHAYYAM, poète universel et sa postérité

Le temps est un grand juge, et a sanctifié la poésie d’Omar KHAYYAM ensevelie, pendant sept siècles, sous un tapis de poussière. En effet, le premier manuscrit de la librairie Bodeléienne d’Oxford, donc en langue anglaise, est daté de 1460 et comporte 158 Quatrains. La traduction française des Quatrains fut donnée en 1867, sur ordre de Napoléon III (1808-1873), à Jean-Baptiste NICOLAS (1814-1875), consul de France à Recht et premier drogman ou interprète, de la Légation de France à Téhéran. J-B NICOLAS, un spécialiste du persan y a ajouté des poèmes jugés apocryphes. Mais cette traduction obséquieuse, parfois littérale, ne tenant pas compte de la libre pensée et l’esprit de révolte des Quatrains, a été critiquée : «Dans un verbe empesé de morgue diplomatique, dans ce jargon prétentieux, incolore et guindé que les plus fermes esprits traînent comme un stigmate de la «carrière» faisant si pénible la lecture de Gobineau, Nicolas qui s’aplatit devant la morale officielle, vénère la propriété, génuflecte devant la religion et tire au pouvoir le plus grand coup de son chapeau à claque, n’a pas laissé néanmoins que de camper son personnage et d’en reconstituer les alentours, sinon avec élégance, du moins avec une documentation pleine de probité. Son travail prudhommesque, d’une facture redondante et torpide, a servi aux écrivains assez peu nombreux qui se sont, depuis, évertués sur Khayyam», écrit, en 1905, Laurent TAILHADE. La traduction anglaise de 1859 de Lord Edward FITZGERALD (1809-1883), poète britannique, sur recommandation d’Edward BYLES COWELL (1826-1903), un orientaliste de Calcutta, a modernisé les Quatrains et en les adaptant aux goûts du XIXe siècle, une dimension voltairienne, avec une paraphrase belle et exacte, un style digne de Lucrèce. Cependant, en dépit de quelques arrangements ou trahisons dans les traductions, aussi bien NICOLAS que FITZGERALD ont eu tout de même le grand mérite d’avoir sorti Omar KAYYAM d’un long Purgatoire de plus de sept siècles. Après eux, de nombreux autres ont publié des traductions en prose de ces quatrains. «La pénétration de la pensée, son aigu, la qualité cristalline de la forme, la richesse contenue des images, l’absence de toute amplification lyrique, mettent Omar Khayyam au rang des plus rares poètes», écrivent Claude ANET et Muhammad MIRZA.

Omar KHAYYAM est mort en 1131 «Ce monde n’a retiré aucun avantage de ma venue ici-bas. Sa gloire et sa dignité n’ont également rien gagné à mon départ. Mes deux oreilles n’ont jamais entendu dire à personne pourquoi l’on m’y a fait venir, pourquoi l’on m’en fait sortir», écrit Omar KHAYYAM. «Ma tombe sera située en un lieu où deux fois par an, des arbres laisseront tomber leurs fleurs», avait prédit le poète en l’An 1113. Le poète est enterré dans sa ville natale, au cimetière de Hira. «Quand je serai mort, lavez mes ossements avec du vin et sur mon tombeau, au lieu de prières, dites des chansons. Et si vous me cherchez au dernier jugement, vous me trouverez dans la poussière devant le cabaret.», écrit Omar KHAYYAM. Sa tombe saccagée lors des invasions mongoles, sera reconstruite en plusieurs étapes entre 1438 et 1506, puis entre 1524 et 1576, initialement sans aucune décoration. En 1934, pour célébrer le millénaire de la naissance d’Omar KHAYYAM, un nouveau monument funéraire est érigé, pour être fondamentalement rénové en 1945, au milieu d’un grand jardin fleuri, entre des rosiers, des poiriers et des pêchers, comme l’avait annoncé le poète : “Ma tombe sera dans un lieu tel que chaque printemps le vent du Nord y répandra des fleurs à foison” m’avait dit Omar Kayyam, et je me mis à pleurer ; car nulle part sur la face de la terre et dans les diverses régions du monde habité, je ne vis son égal», dit Nezami ARUZI (1110-1161), poète, prosateur de Samarcande, devant la tombe d’Omar KAYYAM, à Hira.

De nos jours, Omar KHAYYAM est, et reste depuis 9 siècles après, un poète majeur et emblématique de l’histoire littéraire perse et mondiale. On est passé de 82 à 500 quatrains authentiques, mais dont certains ne sont pas authentiques. «Les quatrains authentiques sont reconnaissables à leur vigueur, à leur concision, à leur élégance, en un mot à leur perfection» écrit Abolgassem E’TESSAM-ZADEH. Homme intelligent, d’un haut courage moral, Omar KHAYYAM a su faire cohabiter dans sa contribution littéraire de convictions, des inclinations et des tendances parfois contradictoires ou paradoxales. «Omar Khayyam a su donner au quatrain une forme élevée que ce genre de poésie n’atteignit jamais, ni avant lui ni après lui. Il enferme, dans ce cadre étroit, les idées les plus profondes et les plus hardies, associant d’une manière insoupçonnée la science et la poésie. Omar Khayyam ne visait pas à l’admiration de la postérité. Il est la harpe éolienne qui résonne au souffle du vent. Il ne se préoccupe point de ce que deviendront ses quatrains, qui se transmirent de main en main et de bouche en bouche. Ainsi, ne les réunit-il pas de son vivant. On en fit un recueil après sa mort.», écrit, en 1900, Georges FRILLEY.

Finalement, Omar KHAYYAM avait bien chanté l’universalité, la renaissance et la continuité infinies de la vie, à travers la création littéraire «Et lorsque la vie fermera ton compte, ne crains pas que ton espèce soit perdue ou disparaisse ; le vase que tient l’éternel échanson, a versé et versera encore des millions de bulles comme toi», écrit le poète. En effet, le poids de la poésie d’Omar KHAYYAM a écrasé la perversité des représentants de l’obscurantisme «La lecture de Khayyam va au-delà de la morale et, tout en nous donnant la joie de vivre et en nous faisant saisir l’instant éternel, elle nous surprend et pulvérise les strates de nos pensées. Le retour à son œuvre est l’occasion d’apprécier un géant vertueux qui, la plume dans une main, cache ses larmes de l’autre», écrit Abolgassem E’TESSAM-ZADEH. Scientifique, puissant virtuose de la poésie, Omar KHAYYAM cultivait la modestie et l’ironie, «Ses confrères s’appelaient communément le Céleste, le Bienheureux. Par humilité ou bien par ironie, Omar choisit le titre plus modeste que la postérité lui garde respectueusement. La tente qu’il érigea dans les déserts de la littérature islamique sert à marquer une étape de la pensée humaine ; comme les chansons de Flaccus, les Rubaiyat d’Omar opposent aux siècles désastreux la négligence de leur morbidesse, un mélancolique nonchaloir plus que le bronze, pérennel» écrit Laurent TAILHADE.

Références bibliographiques

I – Les versions des Quatrains et critiques françaises

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II – Les autres références sur la poésie d’Omar Khayyam

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Paris, le 22 août 2024, par Amadou Bal BA.

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