Au Parti démocratique sénégalais (Pds), la fronde prend forme.
Et c’est autour de Mme Woré Sarr, Secrétaire générale adjointe chargée des femmes, et d’un groupe de militants mécontents de l’orientation prise par leur formation politique que se manifestent les signes de cette révolte. Ces derniers, qui portent en bandoulière de nombreux griefs, ont porté, à l’issue de leur Assemblée générale, leur choix sur leur frère de parti, Tafsir Ibrahima Thioye, pour «mettre en place un comité de réflexion stratégique pour définir les perspectives politiques et électorales».
Ces militants du Pds «se sont engagés à œuvrer pour un meilleur fonctionnement du parti». Une décision qui se justifie par la situation traversée par le parti libéral, selon eux, mais aussi par les «enjeux politiques et des menaces qui pèsent sur l’avenir du Parti démocratique sénégalais». D’où leur décision «de se mobiliser et de se battre pour un retour aux principes de base et au respect des textes qui régissent le parti : statuts, règlement intérieur». Non sans appeler «tous les frères et sœurs épris de justice et attachés aux valeurs et principes du parti, à son honneur et à sa devise, à se mobiliser et à rejoindre le combat pour redorer le blason» du Pds.
L’on retient dans le communiqué de ces Libéraux parvenu hier au journal Le Quotidien, au titre des griefs portés contre la direction de leur parti impulsée par Karim Meïssa Wade, «les nombreux dysfonctionnements et la paralysie qui frappent les organes de direction». Ils notent : «Le Secrétariat national ne s’est pas réuni depuis sa mise en place en 2019. Le Comité directeur ne s’est pas réuni depuis 2019. Le Bureau politique ne s’est pas réuni depuis 2015.»
«Les renouvellements qui étaient censés apporter des correctifs et contribuer au renforcement de l’organisation ont été émaillés, selon plusieurs témoignages, d’abus, d’irrégularités inacceptables, de dysfonctionnements majeurs en violation flagrante des textes qui régissent le fonctionnement du parti. Il s’y ajoute les décisions arbitraires de nomination à des postes électifs et contre des responsables, qui ont fini de saper dangereusement les fondements démocratiques du parti», font remarquer les signataires du document.
Woré Sarr et ses camarades ne peuvent s’empêcher de constater que «certaines décisions majeures qui sont prises sans concertation préalable, et qui engagent le parti, n’emportent généralement pas l’adhésion des militantes et militants, installant du coup une profonde crise de confiance démobilisatrice et destructrice des principes et règles démocratiques au sein du parti. La base est ainsi coupée des réalités et laissée à elle-même dans un contexte de recomposition politique majeure».
Ils disent aussi «regretter une interdiction d’accès à la permanence à une certaine catégorie de militantes et militants taxés fallacieusement et injustement de «frondeurs» ou de «dissidents»».