Une nouvelle prise pour le Nigeria dans une affaire de corruption géante. Mohammed Adoke, ex-ministre nigérian de la Justice a été arrêté à Dubaï, a annoncé ce mercredi son avocat à l’agence de presse Reuters.
En avril dernier, l’agence nigériane contre la corruption a obtenu des mandats d’arrêt pour deux anciens ministres dont M. Adoke ainsi que pour un dirigeant de la compagnie pétrolière ENI. Les destinataires de ces mandats sont accusés d‘être impliqués dans la vente frauduleuse d’un champ pétrolier offshore par la société Malabu Oil and Gas pour un montant de 1,3 milliard de dollars. L’affaire remonte à 2011.
L’accord a donné lieu à des poursuites judiciaires dans plusieurs pays, impliquant des représentants du gouvernement nigérian et des hauts dirigeants d’ENI et de Royal Dutch Shell. Shell et Eni, ainsi que leurs dirigeants, ont nié tout acte répréhensible.
Mohamed Adoke qui se trouvait à Dubaï pour des raisons médicales a été arrêté le lundi 11 novembre. Toutefois, selon son avocat, cette arrestation est arbitraire d’autant que le mandat d’arrêt avait expiré. Un tribunal nigérian avait annulé le mandat en octobre, son client n’ayant pas été mis au courant des charges avant sa délivrance, explique Maître Mike Ozekhome.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a brodé son mandat autour de la lutte contre la corruption, endémique au Nigeria. Depuis son arrivée au pouvoir en 2015 et sa réélection en début d’année, l’ancien général de l’armée a amplifié la lutte contre la corruption à travers des opérations coup de poing. Pour ses détracteurs, cependant, cette bataille est davantage axée sur les opposants du chef d’Etat, notamment des membres de l’ancien régime.
Avec Reuters