Trente-deux personnes ont été tuées par des hommes armés qui ont détruit des dizaines de maisons au cours de plusieurs attaques menées dimanche dans l’État instable de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, ont annoncé jeudi 9 juin les autorités locales.
Des gangs criminels lourdement armés appelés localement des «bandits» mènent des raids des villages dans le nord-ouest et le centre du Nigeria pour kidnapper ou tuer des habitants depuis des années, mais leurs attaques ont récemment pris de l’ampleur. Ces derniers mois, ils ont attaqué un train de voyageurs reliant la capitale Abuja à Kaduna et enlevé des dizaines de personnes, massacré plus de 100 villageois et tué une douzaine de membres de groupes d’autodéfense.
Dimanche, «des bandits ont attaqué les villages de Dogon Noma, Ungwan Sarki et Ungwan Maikori dans la zone du gouvernement local de Kajuru», a déclaré le commissaire à la sécurité de l’État, Samuel Aruwan, dans un communiqué. Les assaillants «ont pris d’assaut la zone en arrivant en grand nombre sur des motos et ont rasé plusieurs maisons, alors qu’ils attaquaient et tuaient des habitants», a-t-il ajouté. «Les bandits ont attaqué les deux premières localités et tué 31 citoyens. Ils se sont ensuite dirigés vers Ungwan Maikori, où ils ont tué une personne et incendié des maisons», a déclaré Samuel Aruwan.
Les forces de sécurité ont dépêché un hélicoptère qui a pourchassé les «bandits» avant l’arrivée des troupes au sol, a-t-il ajouté. Selon l’ONG Acled, les bandits ont tué plus de 2600 civils en 2021, soit une augmentation de 250% par rapport à 2020. Un bilan qui dépasse largement celui des victimes des groupes djihadistes État islamique et Boko Haram. Le président nigérian Muhammadu Buhari, ancien général de l’armée, est sous pression pour mettre fin aux violences de ces «bandits» avant de quitter ses fonctions l’année prochaine à l’issue de ses deux mandats à la tête du Nigeria.