Longtemps considéré comme bastion au point qu’il est surnommé familièrement titre foncier, le Fouta vit ses derniers moments de l’ère de l’APR. Nabadji Civol, une de ses plus belles façades, en poids électoral avec ses 88 villes, villages et hameaux est entrain de se lézarder suite à une lutte fratricide que s’y livrent Abdoulaye Sally Sall et Farba Ngom, compagnons des jours de gloire et de splendeur du président de la République, fils de Ndouloumadji.
Les piques et répliques pouvaient être circonscrites aux limites des dissensions internes, inhérentes à toute organisation politique.
Mais, quand 56 des 70 conseillers municipaux s’insurgent contre leur maire et le menacent de « destitution « , l’on peut se demander s’il se rendent compte des risques qu’ils font encourir à leur commune au nom de leurs rivalités partisanes. Encore, même s’ils le veulent, le peuvent-ils ? Leur sortie ne sera qu’une tempête dans un verre d’eau pour qui connait que le maire bénéficie d’un mandat électif, à moins qu’ils poussent l’escalade jusqu’à faire mettre la communesous délégation spéciale.
LE LOUP SOLITAIRE
De tout temps, Farba Ngom fonctionnait dans la menace, la confrontation et l’humiliation de ses pairs comme règle de gestion d’un parti dont le président voit tout et laisse faire,accède sans sourciller à tous ses caprices.
Il nomme au CESE, au HCCT, au Conseil départemental jusqu’aux ministres. Seul, il confectionne les listes des candidats de toutes les élections, législatives ou municipales, choisit ses inconditionnels et exclut qui il veut.
Jusqu’aux listes parallèles des dernières élections communales, ailleurs parrainées et bénies par le président Macky Sall, Farba Ngom y voyait une défiance personnelle à son autorité.
Pratiquement il a fait le vide autour de lui, s’étant interposé entre le chef de l’État et des fils du terroir dont le seul tort était d’être des personnes influentes financièrement ou brillantes intellectuellement ou les deux à la fois.
Le philosophe – écrivain – journaliste, El Hadj Hamidou Kasse a très tôt compris que sa place est dans
les cercles de réflexion et non dans une descente à la base pour honorer une quelconque redevabilité à Mogo.
Abou Abel Thiam, après quelques foulée sur le terrain politique de Ourossogui, se sentant menacé, s’est très tôt replié sur la capitale Abou Lo n’a vu que des étoiles en visant la mairie de Ogo ; ses mandataires kidnappés, ses listes pour les élections municipales forcloses, et finalement perdre son poste de ministre.
L’actuel maire de Matam Mamadou Mory Diaw, ne dut son salut qu’à la mise en pratique de l’expression de l’âne et du boisselier, obligeant Farba de dégainer une arme à feu en plein jour.
Maître Malick Sall qui n’a rien d’un bagarreur, s’est vu coincé pour être nommé ministre, puis freiné pour toute ambition de leadership dans le département. Farba Ngom ne pouvait plus se contenir lorsque le Garde des Sceaux avait décidé de soutenir en toute objectivité Diallo Baléle contre son poulain d’alors, maire sortant Amadou kane.
Même Abdoulaye Daouda Diallo, depuis le Podor, a reçu ses coups de foudre au Ziarra de Nianga Edy où les marabouts ont été gazés par de gros bras venus prêter main forte à son allié d’alors Cheikh Oumar Hanne Gazé aussi, récemment Kalidou Wagué le maire de Bokidiawé.
Farba Ngom pourra-t-il gérer l’après tempête des récentes législatives ? Où risque t-il de se retrouver abandonné seul dans une clairière , sans aucun pouvoir, face à une montagne de dossiers qu’on lui prête pendant que Nabadji Civol, Ogo et d’autres communes cherchent leurs voies.
Habib Ka