Dans son message, adressé ce lundi 29 janvier au 30e Sommet de l’Union africaine qui se tient à Addis-Abeba, le roi Mohammed VI a, sur la question de la migration dont il a le mandat, proposé un Agenda Africain sur la Migration, fondé sur des constats jurant avec le discours alarmiste sur le phénomène. « Il faut connaître le phénomène migratoire dans ses différentes dimensions pour mieux l’appréhender. Dans ce cadre, il est temps de déconstruire, «un à un», les mythes associés à la migration ».
Le roi énumère à ce titre une série d’observations. La première est qu’il n’y a pas de déferlante migratoire puisque les migrants ne représentent que 3.4% de la population mondiale. La deuxième est que la migration africaine est d’abord intra-africaine, puisque 4 migrants africains sur 5 restent sur le continent.
Ainsi, « cet Agenda doit tendre à faire de la migration un levier de co-développement, un pilier de la Coopération Sud-Sud, et un vecteur de solidarité », lit-on encore dans le message du roi Mohammed VI. Et c’est ainsi que des recommandations sont émises par le souverain. Il s’agit d’abord de la création d’un Observatoire Africain de la Migration, « dont le travail sera basé sur le triptyque “comprendre, anticiper et agir” ». Il aura pour mission de développer l’observation et l’échange d’informations entre les pays africains, « afin de favoriser une gestion maîtrisée des flux migratoires ». Le Maroc propose d’abriter cet Observatoire, a suggéré le souverain.
Le roi propose également la création d’un poste d’Envoyé spécial de l’UA chargé de la Migration pour coordonner les politiques de l’Union dans ce domaine, comme il recommande que l’Agenda Africain pour la Migration instruise le processus d’élaboration du Pacte Mondial « pour des Migrations sûres, ordonnées et régulières ».
« Le Maroc qui abritera la Conférence Intergouvernementale d’adoption du Pacte Mondial ainsi que le Forum Global pour la Migration et le Développement en décembre 2018 s’engage à faire de ces rencontres multilatérales une tribune pour l’Afrique », écrit le souverain.