Au Mali, la polémique sur la mort de soldats maliens lors de bombardement de l’opération Barkhane s’enfle de plus en plus. En effet cette force militaire Française est soupçonnée d’avoir bombardé par erreur ces soldats maliens, pris en otage par un groupe armé terroriste lors d’un raid dans la nuit du 23 au 24 octobre dernier.
Les militaires ont accepté de lever un coin du voile sur la manière dont s’est déroulé cette opération. Selon Barkhane, l’opération avait été minutieusement préparée. Le campement a été survolé plusieurs jours auparavant par un drone de reconnaissance et la cible a fait l’objet d’une observation directe d’une vingtaine d’heures.
A ce stade, ce qu’observent les militaires ne laisse aucun doute sur la nature terroriste de ce camp d’entraînement ». explique Barkhane qui indique que « le groupe vivait ensemble, travaillait ensemble, faisait la prière au même endroit, aucune entrave n’a été décelée. »
Vers 3 heures du matin, le 24 octobre, un raid combiné est lancé. Les Mirage 2000 français frappent avec des bombes de 250 kilos. Puis des hélicoptères Tigres préparent l’action au sol en tirant avec leur canon. « Un pick-up très bien dissimulé est détruit. Chargé d’une grande quantité d’armement, il va brûler durant de longues minutes. Au lever du jour, après intervention de commandos au sol, l’opération est terminée. »
Une quinzaine de membres présumés du groupe armé terroriste a été tuée. Parmi eux, un lieutenant d’Iyad Aghali. Son nom : Ismael Ag Azbay. C’est un déserteur de l’armée malienne, en fuite depuis 2006. Il s’était, d’après les militaires français, spécialisé dans le recrutement et la formation de terroristes.
Aujourd’hui, seuls les responsables maliens peuvent se prononcer sur l’identité des personnes mises hors de combat, mais nous n’avons pas peur de la vérité » conclut le patron de l’opération Barkhane, le général Bruno Guibert.