«Mme Aïssata SECK, de la Fondation de la Mémoire pour l’esclavage, ses engagements pour l’égalité réelle, la solidarité, la justice et la mémoire» par Amadou Bal BA

Le mardi 10 décembre 2024, j’ai été en visite de courtoisie chez ma sœur et amie, Aïssata SECK de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage à Paris, hôtel de la Marine, Place Concorde.

Aissata SECK a été au Sénégal à l’occasion du 80e anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais au Camp de Thiaroye et a participé activement, aux travaux du colloque en marge de cette cérémonie. Auparavant, j’avais retrouvé Aïssata SECK à l’occasion de la projection du film «Thiaroye 44», à l’Assemblée nationale française à l’initiative de Mme Danièle OBONO députée de Paris qui a promis une commission parlementaire d’enquête (Voir mon article, Médiapart, 23 novembre 2024).

Aïssata SECK est au cœur du dispositif de célébration chaque année le 10 mai, au Jardin du Luxembourg, des cérémonies de l’abolition de l’esclavage, un crime contre l’Humanité.

Aissata SECK, en raison de sa très longue expérience, auparavant d’élue à Bondy et de militante associative, est profondément empreinte d’un grand souci de la dignité, du bien-être des racisés pour les faire grandir. Titulaire d’un master 2 en Communication politique et publique en France et en Europe, d’abord été responsable marketing d’un magazine «Alternatives Economiques», Aissata SECK, a rejoint en 2018, la Mission de la mémoire de l’esclavage des traites et de leurs abolitions, l’ancêtre de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage.

Aissata SECK est omniprésente aux grands événements de la nation, comme l’hommage de la nation à l’écrivaine, Maryse CONDE, prix Nobel de littérature la plus africaine de tous les écrivains Antillais, une flamme des JO de 2024 pour les Tirailleurs sénégalais, rallumer le feu à la tombe du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, donner des noms ou places aux Tirailleurs sénégalais. Auparavant, en novembre 2016, elle lance une pétition pour la naturalisation des anciens combattants, tirailleurs sénégalais qui réunira plus de 60 000 signataires et obtient gain de cause en 2017 par le président de la République François HOLLANDE. En 2019, Aïssata SECK obtient du président Emmanuel MACRON que les troupes coloniales participent à la commémoration du 75e anniversaire du Débarquement de Provence, à Saint-Raphaël, dans le Var, en présence de plusieurs chefs d’État africains. Nommée commandeur dans l’ordre national, par le président Macky SALL du Sénégal, Aïssata SECK avait obtenu, en 2022, du président Emmanuel MACRON que les anciens Tirailleurs sénégalais puissent, librement, retourner dans leur pays d’origine, en continuant de toucher leur pension.

Je connais, de très longue date, Aissata SECK en raison de nos engagements au Parti socialiste, et en particulier lors de la campagne électorale des présidentielles pour Benoît HAMON. Aissata SECK fait partie de cette seconde génération de Français issus de l’immigration. Elle maîtrise bien le Peul, et loin de mépriser l’histoire de ces ancêtres, originaires de N’Douloumadji du Fouta-Toro, au Nord du Sénégal, née en France, elle les valorise. Différents, mais égaux, le multiculturalisme est une chance pour la France républicaine.

Les engagements citoyens d’Aïssata SECK, pour la justice, l’égalité et le bien-vivre ensemble sont anciens et constants. En effet, Aïssata SECK a été de 2016 à 2020 maire adjointe à Bondy, en Seine-Saint-Denis, en charge des politiques mémorielles et à la lutte contre le racisme et les discriminations. Depuis 2021, Aïssata SECK a été élue conseillère régionale d’Île-de-France.

En dépit de la difficulté de la tâche pour faire bouger les lignes et de sa grande ingratitude, en raison de ces comportements de consommation, de sollicitations et de critiques stériles, Aissata SECK, militante du bien-vivre ensemble, est habitée par une grande espérance. «We shall overcome one day», chantait Mahalia JACKSON (Voir mon article Médiapart, 26 janvier 2022). «Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange, un jour de palme un jour de feuillages au front, un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront, un jour comme un oiseau sur la plus haute branche» entonne Jean FERRAT, un poème de Louis ARAGON (Voir mon article, Médiapart, 16 avril 2023).

Paris, le 10 décembre 2024 par Amadou Bal BA