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Milliards volés à l’Asecna: Nouvelles révélations

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Des nouvelles révélations sur l’affaire de fraude sur la facturation des redevances de survol de l’espace aérien

Au moins trois compagnies aériennes ont survolé l’espace aérien de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) sur la base de faux, rapporte Libération.

Les fonds issus de cette délinquance de haut vol ont été retracés dans le  compte de la société écran GGC, logé à Ecobank Conakry, un pays où l’Asecna n’a ni représentation, ni activité.


Or, dans le cadre d’un contrôle, la direction des ressources financières (drf) a appris, par exemple, que la facturation adressée à la compagnie «ca», de code 3140,qui a survolé de manière irrégulière notre espace aérien, a été faite automatiquement, le 3 mai 2017, sur le site de la délégation de l’Asecna de paris (delp) et non sur le site dédié du siège. 

Plusieurs autres factures frauduleuses ont été débusquées sur la période allant de septembre 2015 à mai 2017. Au total, 21 survols sont en cause. Selon les nouvelles révélations de libération, sur le site de la Delp, il a été aussi constaté la présence de plusieurs autres factures de deux compagnies qui ont aussi survolé irrégulièrement notre espace aérien. Elles ont pour code iata (codes attribués par l’Association internationale du transport aérien aux différentes compagnies aériennes), «Va», basée à Moscou (facturée en février 2016 pour la période du 01/11/2015 au 31/12/2015) et « sal » basée à Khobar (Arabie saoudite), facturée en mars 2016 pour la période du 01/12/2015 au 31/12/2015. «il y a une forte présomption de malversations», assène la direction des ressources financières en conclusion de son rapport obtenu par libération.

«Il y a une forte présomption de malversations » 

Et effectivement, rien que pour les factures frauduleuses de ces trois compagnies, qui semblaient agir en connaissance de cause, 213,765 millions de Fcfa ont été volés. si la complicité de ces trois clients, bénéficiaires de cette mafia, semble établi c’est que l’Asecna avait invité les compagnies à lui indiquer d’une part toutes informations reçues d’une adresse autre que le nouveau mail dédié à la facturation et, d’autre part, de ne pas prendre en compte toute information provenant d’une adresse mail différente. Ce message a d’ailleurs été publié dans le site internet de l’Asecna, pour dire que même les compagnies qui ne l’ont pas reçu ne pouvaient pas l’ignorer. le problème est qu’il est difficile d’établir clairement un préjudice provisoire 
puisque toutes les factures suspectes ont été complètement supprimés du serveur à partir du 15 mars 2018. 

Les fonds volés planqués dans le compte d’une société écran à Conakry 

Il n’en fallait pas plus pour que l’Asecna porte plainte contre X devant le doyen des juges d’instruction de Dakar pour escroquerie mais aussi intrusion dans un système informatique. D’aprèsnos informations, la destination des fonds détournés via cette manœuvre frauduleuse a été finalement identifiée. En effet, une partie des montants en cause a été virée dans le compte bancaire numéro 001029401599001 ouvert à ecobank conakry au nom d’une société écran dénommée GGc alors que l’Asecna ne dispose ni de représentation ni d’activité dans ce pays. Il est clair que les compagnies aériennes qui procédaient à des virements dans le compte de GGc ne pouvaient pas ignorer, une fois de plus, qu’elles agissaient pour le compte d’une mafia interne. 

Pire, plusieurs factures irrégulières portaient la signature d’Assane bibata Tiemoko alors chef du département des Finances. Or, cette dernière est partie à la retraite avant de rejoindre son pays d’origine, le Niger, sans apporter des éclairages sur cette sombre affaire. Pour autant, l’affaire a fini de faire des victimes au sein de l’Asecna qui tente par tous les moyens de gérer son image écornée. 

Un cadre traduit devant le conseil de discipline et licencié 

Selon les informations de libération, Denis Mampandry Ousmane Sylla, a été discrètement traduit en conseil de discipline puis licencié. Responsable de la planification financière et de la facturation jusqu’en 2017, ce dernier a été d’ailleurs entendu, courant mai 2019, par le doyen des juges de Dakar en qualité de témoin. Face au magistrat, Sylla n’a pas manqué d’égratigner le conseil de discipline.Des sources proches renseignent que ce financier avait demandé au conseil une démonstration de ce qu’on lui reprochait d’autant que les manipulations ne pouvaient être faites, selon lui, que par un expert en informatique. Pire, il a ajouté que son implication était impossible puisque l’unité centrale de son ordinateur avait été saisie par l’Asecna suite à sa suspension et qu’il ne pouvait donc pas «écraser» les fausses factures. Ce qu’il a d’ailleurs fait constater par voie d’huissier.Malgré ses explications, sylla a été viré et il ne serait pas le seul dans son cas. En attendant que la justice fasse la lumière sur cette rocambolesque affaire qui a fini de pourrir l’atmosphère au niveau du siège, il convient de signaler que toutes les factures émises puis «écrasées» portent la signature du même pseudo : «test». 

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