Méditerranée : 20 migrants portés disparus après un naufrage au large de Lampedusa
Vingt exilés sont portés disparus, dont cinq femmes et trois enfants, après le naufrage mardi d’une embarcation partie de Libye. Sept personnes ont pu être secourues au large de l’île de Lampedusa par les gardes-côtes italiens, parmi lesquelles un Syrien de 8 ans.
Un ultime drame en Méditerranée pour clôturer l’année 2024. Vingt migrants sont portés disparus – dont cinq femmes et trois enfants – après le naufrage d’un canot survenu mardi 31 décembre en pleine mer entre la Libye et l’île de Lampedusa, rapporte l’agence de presse italienne Ansa.
Sept rescapés ont pu être secourus par les autorités italiennes, parmi lesquels un enfant syrien âgé de 8 ans qui souhaitait rejoindre son père en Allemagne. Sa mère, qui l’accompagnait lors de la traversée, n’a quant à elle pas été revue depuis le naufrage, rapporte Filippo Mannino, le maire de Lampedusa. Les autres survivants sont deux adultes syriens, deux Soudanais et deux Egyptiens. Ils ont été transférés à Porto Empedocle, en Sicile.
Partie de Zouara au nord-ouest de la Libye dans la soirée du lundi 30 décembre, l’embarcation a violemment tangué et de nombreux exilés à bord du bateau sont tombés à l’eau, selon le récit des rescapés relaté par Ansa. Leur canot, qui transportait 27 personnes, a commencé à prendre l’eau à 32 km au large de la Libye. Le bateau s’est ensuite mis à se balancer, créant un mouvement de panique et entraînant la chute de 20 exilés dans la mer.
« Nous ne comprenions plus rien, nous étions tous terrifiés », racontent les migrants. Un des six adultes survivants « a serré fort » le petit garçon syrien de 8 ans pour l’empêcher de tomber à l’eau, retracent-ils. Malgré « les fortes vagues et des vents violents », les sept rescapés ont réussi à atteindre les abords de Lampedusa mardi soir, avant d’être repérés et secourus par les gardes-côtes locaux.
Après leur sauvetage, une opération de recherche a été lancée pour tenter de retrouver les disparus au large de l’île italienne, en vain. Les gardes-côtes italiens ont finalement arrêté l’opération et signalé le drame aux autorités maltaises et libyennes pour qu’elles prennent le relais dans leur propre zone de recherche et de sauvetage (SAR).
« Ils n’ont pas pu atteindre la côte. Savoir que ces pauvres âmes étaient si proches mais qu’elles n’ont pas pu y parvenir est d’autant plus douloureux », a réagi le maire de Lampedusa.
Des naufrages en cascade au large de la Tunisie
Dans le même temps, 278 exilés, dont les sept rescapés du naufrage, sont arrivés à Lampedusa au cours des dernières heures, indique Ansa. Plusieurs embarcations d’Égyptiens, Pakistanais, Bangladais, Syriens, Palestiniens, Marocains, Soudanais et Éthiopiens ont rejoint les côtes de l’île italienne entre mardi et mercredi.
D’autres migrants en revanche n’ont jamais atteint leur destination. Dimanche dernier, après le naufrage d’un canot au large de la Tunisie, ce sont deux corps dont celui d’un enfant de 5 ans qui ont été retrouvés, tandis que 17 personnes ont pu être secourues par les autorités tunisiennes.
Ce drame est intervenu quelques jours après la découverte par les autorités tunisiennes de 20 corps de migrants au large de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, le 18 décembre. Le canot, parti de La Chebba, une petite localité au nord de Sfax, a coulé à environ 25 km du littoral.