Le directeur de la pêche maritime, Mamadou Goudiaby, juge nécessaire de changer de paradigme en matière de gestion de la ressource halieutique, afin d’en assurer la durabilité au bénéfice des femmes du secteur et des générations futures. « Il est fondamental de changer de paradigme pour une meilleure gestion de la ressource, en vue d’en assurer la durabilité au bénéfice des femmes exerçant des activités post-captures mais également des générations futures », a-t-il indiqué.
Selon Mamadou Goudiaby, le développement de la pêche « ne peut se faire sans une bonne gouvernance et une transparence pour une gestion saine et durable des ressources halieutiques ». Il affirme que le Sénégal a enregistré des avancées en matière de bonne gouvernance dans le secteur de la pêche, avec notamment l’élaboration d’un nouveau code de la pêche et son décret d’application (2015-18 du 13 juillet 2015) de manière participative, en vue d’instaurer une cogestion des ressources halieutiques, perspective ayant abouti à la mise en place de conseils locaux de pêche artisanale dans toutes les régions côtières du Sénégal. La pêche artisanale, note-t-il, constitue « un atout » pour les pays africains dans la perspective du développement durable, cette activité étant ’’de loin le principal fournisseur d’emplois » du secteur en Afrique. « Dans la plupart des régions africaines, la capture et le commerce par la filière pêche artisanale offre un filet de sécurité alimentaire aux populations les plus démunies », a souligné Mamadou Goudiaby.
Dans cette perspective, le secteur des pêches de manière générale « est une composante essentielle du développement rural, qui joue un rôle stratégique et de soutien à la croissance de nos économies nationales, en contribuant à la réduction du déficit de la balance des paiements ». A titre illustratif, ce secteur « contribue pour 3,2% au Produit intérieur brut (PIB), assure 70% des apports en protéines d’origine animale aux populations, avec une consommation nationale par habitant estimée à 29,9 kg par an, contre une moyenne mondiale de 19 kg par habitant et par an », a indiqué le directeur de la pêche maritime.
Aussi a-t-il relevé l’importance du forum, intitulé « Les femmes et les hommes de l’océan : Enjeux et défis pour l’amélioration des conditions de travail et d’existence dans le secteur de la pêche artisanale », estimant que cette thématique est en « parfaite adéquation » avec les orientations du secteur.