«Mali : M. Choguel MAIGA premier ministre de transition, rupture exemplarité et inclusion» par Amadou Bal BA –
Au Mali, le colonel Assimi GOITA, devenu président de transition, a nommé le 7 juin 2021, M. Choguel MAIGA, du Mouvement M 5 RFP, premier ministre.
Dans sa première déclaration, M. Choguel MAIGA a énoncé de grands principes concernant sa gouvernance qu’il veut de rupture totale, par l’exemple positif. M. MAIGA s’engage pour une transition inclusive, aucun Malien ne sera laissé au bord de la route. Son gouvernement a pour ambition de faire de la Politique, au sens noble du terme. La Politique est pour lui, au sens où l’entendait Aristote, la poursuite du Bien commun. La crise qui frappe les sociétés africaines est avant tout celle des valeurs, de l’éthique et de la bonne gouvernance. Gouverner pour servir, afin d’améliorer les conditions de vie des populations, et non se servir ; telle est l’exigence fondamentale de notre temps.
Ingénieur des télécommunications de profession, proche du général Moussa TRAORE (1936-2020) un militaire qui avait renversé Modibo KEITA (1915-1977), M. Choguel MAIGA est doté d’une expérience et d’un sens politique. Comme je le dis souvent, la Politique ce n’est pas une question de diplômes, c’est avant tout un véritable Art. Choguel MAIGA doit sa survie antérieurement, et maintenant à son triomphe en qualité de premier ministre, à sa capacité de dialogue, sa vision d’un Mali de paix, indépendant, mais ouvert aux autres, sa capacité de résilience et de dialogue, ainsi que sa grande sérénité, devant les agitations stériles. Ce sont là d’éminentes qualités d’homme d’Etat qui sont des viatiques vers un succès. En effet, initialement membre de l’Union nationale des jeunes du Mali, il a été Ministre de l’Industrie et du Commerce de 2002 à 2007, puis Ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement. Choguel s’est présenté, à deux reprises, à l’élection présidentielle, en 2002 et en 2013. Ancien Directeur général de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes (AMRTP), aimant la lecture et le sport, Choguel MAIGA est marié et père de 7 enfants.
M. Choguel MAIGA doit renouer le fil du dialogue avec la CEDEAO qui avait suspendu le Mali, défendre un Mali uni et de paix. C’est dans ce sens que la relation avec la France sera un des importants dossiers pour le nouveau premier ministre, une relation de coopération, mutuellement avantageuse, dans le respect de chaque partie.
La Politique, c’est l’art du Bien-vivre ensemble, comme le disait Aristote, c’est-à-dire, l’aptitude à aller dans le sens de l’Histoire, en sachant répondre aux aspirations légitimes de son peuple. Aussi, dans ce moment critique de la société malienne, Choguel MAIGA sera, particulièrement, attendu sur une transition démocratique rapide, dans le respect des règles énoncées par le Mouvement M 5 RFP, à savoir :
– Les Assises nationales sur la refondation en vue de doter le Mali d’institutions, d’une Constitution démocratique ; – L’organe de gestion de la veille pendant la transition ;
– Le Haut conseil consultatif ;
– Une cour des comptes ; la corruption et la mauvaise des finances publiques sont des plaies dans le monde politique malien ;
– Les dispositions à valeur constitutionnelle, pour la promotion et la responsabilisation, aux fonctions électives et nominatives, ainsi que des femmes, des personnes handicapées et des jeunes
– L’autorité de régulation de la communication audiovisuelle
– La prolongation de la durée de la garde à vue des personnes poursuivies pour des faits de terrorisme ou d’atteinte à la sûreté nationale
– La nomination à certains postes administratifs ou financiers impliquant la gestion de fonds publics, par décret en conseil des ministres
– La reconnaissance des mécanismes traditionnels de règlement des litiges, fondés sur les us et coutumes des différentes communautés
– le retour au caractère civil et démocratique du gouvernement, dans de brefs délais, avec l’organisation d’élections transparentes et multi-partisanes.
Je renouvelle mes vœux ardents que le Mali, un pays riche au plan culturel, retrouve la confiance en lui, dans la paix, l’unité, la démocratie, le caractère civ et le bien-être de tous.
Références
MAIGA (Choguel, Kollala), SINGARE (Issiaka, Ahmadou), Les rébellions au Nord du Mali, des origines à nos jours, Bamako, (Mali), Edis, juin 2018, 452 pages.
Paris, le 7 juin 2021, par Amadou Bal BA – http://baamadou.over-blog.fr/