L’Etat du Sénégal a décliné en 2013 une nouvelle vision en matière d’éducation : « un système d’éducation et de formation équitable, efficace, efficient, conforme aux exigences du développement économique et social, plus engagé dans la prise en charge des exclus et reposant sur une gouvernance inclusive, une responsabilisation plus accrue des collectivités locales et des acteurs à la base».
Portée par une Lettre de Politique Générale, cette vision s’opérationnalise dans le programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET6EF 2013 – 2025). Ce programme vise, entre autres objectifs, le renforcement de la déconcentration et de la décentralisation de la gestion de l’éducation. Cette option se traduit par l’injection de ressources importantes dans les structures éducatives sur la base de contrats de performances. Nonobstant le changement de paradigme, les évaluations récentes montrent que le niveau d’acquisition des élèves, surtout dans les disciplines fondamentales, reste faible et l’utilisation des ressources peu efficiente.
Pourtant, le contexte éducatif sénégalais présente de réelles opportunités dont, le Plan Sénégal Emergent la tenue de concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur la tenue des Assises Nationales de l’Education et de la Formation l’Acte 3 de la décentralisation le développement d’une citoyenneté active un plus grand engagement de la société civile dans les questions de gouvernance et de reddition des comptes. Il importe pour plus d’efficacité de mettre en cohérence ces instruments de politiques surtout face aux exigences de l’ODD4 et de ses cibles.
Constatant ces insuffisances, la COSYDEP, dans son rôle de mobilisation, de plaidoyer et de proposition d’alternatives a développé de 2014 à 2016, entre autres programmes, avec l’appui d’OSIWA, la mise en œuvre d’un dispositif de suivi des recommandations issues des assises nationales de l’éducation et de la formation (DISRANEF). Dans la perspective de consolider les acquis dans le cadre du DISRANEF, COSYDEP en partenariat avec OSIWA, lance le projet “Gouvernance et Monitoring des Performances du Service Public d’Education” (GMPE)».
A travers cette initiative, l’ambition est de contribuer à la résolution des problèmes liés à la gouvernance du système, au défi de la participation de qualité des acteurs communautaires et à l’exercice du contrôle citoyen sur les processus de politique et de gestion des ressources. Autant dire qu’il s’agit d’informer et de former les citoyens pour les rendre aptes à répondre à la demande de recevabilité.
Sur ce terrain, la COSYDEP a la conviction que les acteurs de la presse peuvent jouer un rôle prépondérant. En effet, les moyens d’information et de communication qu’ils contrôlent peuvent renforcer l’action citoyenne en vue d’amener les décideurs à respecter leurs engagements. Les medias offrent d’excellentes opportunités aux citoyens dans l’exercice de leur droit d’exiger des parties prenantes de l’éducation et de la formation l’assumation de leurs responsabilités.
Dans cette perspective, la COSYDEP, par le biais du projet GMPE, a décidé, entre autres activités, de renforcer les capacités des acteurs de la presse pour une utilisation plus efficace des stratégies et outils dont ils disposent. Ces moyens peuvent aider à rassembler des informations, de déceler d’éventuelles défaillances dans les politiques éducatives et de plaider en faveur des changements nécessaires.